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Baroin élu président de l'AMF

L'UMP François Baroin, le 6 avril 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]

Sans surprise, François Baroin, sénateur-maire (UMP) de Troyes, a été élu mercredi pour trois ans président de l'Association des maires de France (AMF), qu'il entend animer "main dans la main" avec le socialiste André Laignel dans le cadre d'une direction bicéphale.

 

Agé de 49 ans, l'ancien ministre de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy n'a toutefois pas eu droit à un plébiscite: la participation a été très moyenne (62,4%), et il y a eu plus de 21% de votes blancs. Ceux-ci ayant été décomptés dans les suffrages exprimés, M. Baroin a obtenu 4.136 voix, alors que son prédécesseur Jacques Pélissard (UMP) en avait obtenu plus de 7.800 en 2011

Une partie des maires n'a apparemment pas apprécié que M. Baroin fût le seul candidat à la tête de la plus puissante des associations d'élus. La droite et la gauche avaient fait cause commune pour ce scrutin. Un accord avait été scellé en juillet, organisant "la parité politique" dans "la gestion quotidienne de l'association", les deux camps mettant en avant le besoin d'"unité" autour de la défense des communes.

Chaque maire disposant d'une voix, quelle que soit la taille de la commune, et les élus des villages penchant très majoritairement à droite, la gauche n'a jamais tenu les commandes de l'AMF, mais avait toujours présenté un candidat aux derniers scrutins.

Se présentant à la tribune du congrès devant ses pairs la veille, François Baroin s'était placé dans les pas de son prédécesseur, s'engageant à "préserver coûte que coûte l'unité de l'association". Maire d'Issoudun (Indre), André Laignel (PS) sera officiellement reconduit le 11 décembre par le nouveau bureau (composé paritairement) premier vice-président délégué. 

Principal contre-pouvoir local face au pouvoir central parisien, de droite ou de gauche, l'AMF a toujours privilégié la défense des intérêts communaux sur les clivages partisans. Mardi, François Baroin s'était gardé de se lancer dans une philippique anti-gouvernementale, prônant "un dialogue profondément républicain, respectueux, loyal" avec l'Etat.

 

L'ombre de Nicolas Sarkozy

Le gouvernement ayant mis les collectivités territoriales à la diète (12,5 milliards de dotations en moins de 2014 à 2017), le nouveau président n'avait pas contesté la nécessité de "l'effort" demandé, mais jugé qu'il n'était "pas atteignable" en raison de son ampleur. Ce que disent aussi la plupart des élus de gauche.

L'accession à la présidence de M. Baroin représente toutefois "une certaine inconnue", selon certains de ses responsables, car c'est la première fois que l'AMF est dirigée par un ancien ministre, en vue de surcroît. 

Le maire de Troyes s'est beaucoup rapproché de Nicolas Sarkozy ces dernières années, et fait partie des favoris pour Matignon en cas de retour à l'Elysée de l'ancien président. Il a accueilli le candidat à la présidence de l'UMP pour un meeting dans sa ville cet automne, ce qui a rendu "furieux" M. Pélissard, selon un des piliers de l'association. "L'AMF n'est pas un marchepied", prévient ce dirigeant sous condition d'anonymat.

A gauche, le sénateur-maire d'Alfortville Luc Carvounas , toutefois minoritaire, n'a jamais accepté un accord privant les maires du choix de leur président et ouvrant les portes de l'AMF à M. Baroin, qu'il suspecte de vouloir "préparer le terrain électoral à Nicolas Sarkozy" pour 2017. Avec certains de ses amis socialistes, il n'a pas participé au vote. Sans le désavouer, le PS avait pris ses distances avec l'accord Baroin-Laignel.

Soutenu par tous les élus de gauche de la direction, André Laignel coupe court à la polémique. "L'AMF ne sera jamais instrumentalisée au service de la droite. Sinon, il n'y a plus d'AMF. Mais j'ai confiance dans le comportement républicain de tous, je n'ai pas de présupposé", a-t-il affirmé à l'AFP.

 

 

 

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