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Qui est Jean-Pierre Jouyet ?

Jean-Pierre Jouyet, président de la Caisse des dépôts et consignations, le 18 juillet 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives] Jean-Pierre Jouyet, président de la Caisse des dépôts et consignations, le 18 juillet 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

Secrétaire général de l'Elysée depuis le 16 avril dernier, Jean-Pierre Jouyet est au coeur de la violente polémique sur des propos que François Fillon lui aurait tenu à propos du calendrier judiciaire de Nicolas Sarkozy. Qui est ce haut fonctionnaire appartenant au premier cercle de François Hollande, revenu en grâce à gauche après avoir brièvement rallié Nicolas Sarkozy en 2007 ?

 

Propulsé à la tête de la Caisse des dépôts (CDC) puis de la Banque publique d'investissement dans la foulée de la victoire du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012, M. Jouyet remplace un autre proche de M. Hollande à ce poste stratégique, Pierre-René Lemas, a annoncé mercredi l'Elysée dans un communiqué.

"François Hollande et Jean-Pierre Jouyet se ressemblent beaucoup. Ils ont le même caractère et la même façon de fonctionner avec leur entourage. Et leur lien n'a jamais été rompu, ils ont toujours été en contact direct", a confié à l'AFP un proche de M. Jouyet au sein de la CDC.

Ami de longue date de François Hollande, qu'il connaît depuis son passage à l'ENA au sein de la fameuse promotion Voltaire (1980), il a enchaîné les postes au sein d'institutions de premier plan depuis plusieurs années.

En tant que directeur général de la Caisse des dépôts, où son mandat courait jusqu'en 2017, il a musclé son organisation et fixé trois priorités pour les investissements: le logement, la transition énergétique et les infrastructures.

Avant cela, il s'était retrouvé aux manettes du gendarme français de la Bourse, deux mois après la chute de Lehman Brothers en novembre 2008, en pleine crise financière.

Son passage à l'Autorité des marchés financiers (AMF), qu'il a quittée avant la fin de son mandat, reste marqué par la crise financière et européenne, contre laquelle il s'est battu, notamment en interdisant un temps certaines techniques spéculatives, comme les ventes à découvert.

Ancien directeur du Trésor, bras droit de Jacques Delors à la Commission européenne, M. Jouyet avait été précédemment, au titre de "l'ouverture" prônée par l'ancien président Nicolas Sarkozy, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes de 2007 à 2008.

Il a été à cette occasion l'une des chevilles ouvrières de la présidence française de l'Union européenne, au second semestre de 2008, tout en faisant entendre sa différence au sein du gouvernement, en se démarquant par exemple du projet sur les tests ADN dans le cadre du regroupement familial des immigrés.

Formé à l'Ecole nationale d'administration (ENA), creuset des élites politiques et administratives françaises, il est apprécié à Paris et à Bruxelles, mais également dans les milieux financiers, pour sa maîtrise des dossiers économiques et européens les plus ardus.

 

"Haut fonctionnaire dans l'âme"

Il reste toutefois peu connu du grand public malgré un caractère cordial. M. Jouyet fut également directeur adjoint du cabinet de l'ancien Premier ministre socialiste, Lionel Jospin (1997-2002).

Malgré sa participation à un gouvernement de droite, il n'a jamais cessé de revendiquer son amitié pour François Hollande, sans pour autant entrer dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

A ses amis de gauche qui lui reprochaient sa participation au gouvernement Fillon, il avait assuré qu'il ne faisait que mettre une fois de plus sa compétence au service de la cause européenne.

M. Jouyet a fait partie des "Gracques", un collectif d'anciens collaborateurs des gouvernements socialistes, de tendance social-démocrate, qui furent favorables lors de l'élection présidentielle de 2007 à un accord entre socialistes et centristes.

Au moment de l'élection de François Hollande, son nom est revenu à plusieurs reprises, que ce soit pour intégrer le gouvernement ou pour un poste dans la haute fonction publique.

Il s'était même dit récemment favorable à la création d'un secrétariat d'Etat à la réforme financière, notamment pour mieux défendre la position de la France sur cette question au niveau international.

M. Jouyet avait toutefois prévenu au lendemain de la victoire de François Hollande être "plus, dans l'âme, (...) un haut fonctionnaire". "Il ne m'a rien demandé pour le moment. Je ferai ce qu'il me dira de faire", avait dit M. Jouyet à propos du nouveau président.

Jean-Pierre Jouyet est marié à Brigitte Taittinger, PDG des Parfums Annick Goutal.

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