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Mi-mandat : Hollande invité du JT de TF1 jeudi

Le président François Hollande. [AFP ARCHIVES]

6 mai 2012 - 6 novembre 2014: pile à sa mi-mandat, François Hollande sera jeudi à 20H30 face aux Français sur TF1 avec devant lui tout juste deux ans et demi pour inverser le cours d'un quinquennat marqué jusqu'à présent par l'échec cuisant de la lutte contre le chômage.

 

Ce rendez-vous télévisé s'annonce d'autant plus capital pour le chef de l'Etat qu'il ne s'était plus adressé aux Français dans la durée et à une heure de grande écoute depuis 18 mois.

Pour l'occasion, TF1 déploie les grands moyens. A l'Elysée ou à ses propres plateaux, la Une a préféré un vaste studio extérieur pour y accueillir un public appelé à participer aux échanges avec le président.

Deux pointures seront aux manettes de cette émission d'une heure et demie, réalisée en partenariat avec RTL: Tristan Carné, réalisateur de "The Voice" et du débat de l'entre-deux tours de la présidentielle de 2012, et Gilles Bouleau, présentateur du 20 heures de TF1.

François Hollande prépare minutieusement ce rendez-vous avec l'intention, selon l'un de ses conseillers, de délivrer un message qui, à défaut d'être "spectaculaire", visera à "remettre en perspective ce qui a déjà été fait, approfondir ce qui est engagé et lancer de nouveaux chantiers".

Une autre priorité s'imposera, renouer le lien avec les Français. Vaste programme: plus de huit sur dix ne souhaitent pas que François Hollande, dont la cote de popularité évolue toujours à des profondeurs abyssales, se représente en 2017...

La faute à une absence de résultats pointée par le président lui-même lors de sa conférence de presse solennelle de la mi-septembre à l'Elysée quand il le concédait : "les résultats tardent à venir, je le sais, je le vois".

Depuis son élection, 500.000 Français de plus pointent au chômage, un "échec collectif", a reconnu le ministre du Travail François Rebsamen. "Bien sûr qu'il y a eu du temps perdu", a renchéri la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal sans que nul ne songe à la contredire.

Et si le Premier ministre Manuel Valls, réformateur hyperactif, assure œuvrer "en confiance" avec le président, leur rivalité promet de s’aiguiser à l'approche de 2017. "On peut aussi réussir son existence sans être président de la République", a déjà ironisé François Hollande, remettant les insignes de Grand croix de l'Ordre du mérite au chef du gouvernement.

François Hollande a "une vocation naturelle à être candidat" en 2017, a toutefois tenu à souligner Manuel Valls vendredi.

 

"Monsieur 3%"

Mais que peut et que doit faire le chef de l'Etat pour espérer jouer les prolongations en 2017 ? Surnommé "Monsieur 3%" à l'aube de la primaire socialiste de la présidentielle de 2012, il sait ce que revenir veut dire.

"La voie est très étroite", souligne Jérôme Fourquet (IFOP). Les temps sont loin où le président échafaudait "le scénario rêvé d'une première phase de son quinquennat marquée par les efforts et la réforme avant une seconde phase marquée par la redistribution des fruits de la réforme", relève-t-il.

Politiquement, ajoute l'analyste, "outre sa popularité au plus bas, les prochaines échéances électorales s'annoncent perdues d'avance et le PS connaît un niveau de fronde sans précédent".

Dans ces conditions et quitte à se "sacrifier", François Hollande devrait selon lui se montrer "déterminé à prendre les problèmes à bras le corps" pour "espérer que l'opinion lui saura gré d'avoir fait le job même si les résultats n'étaient pas au rendez-vous".

Quant au scénario machiavélique d'une dissolution de l'Assemblée nationale l'an prochain, dans l'espoir de remporter la présidentielle de 2017 après avoir laissé la droite "faire le sale boulot" pendant deux ans, il est hautement improbable, selon Jérôme Fourquet. Le président aurait "bien du mal à apparaître comme le candidat naturel du PS après avoir provoqué une hécatombe dans les rangs du groupe socialiste", avance-t-il.

"Il n’est jamais trop tard pour réformer, se saisir de la moindre opportunité et être crédible au niveau européen", exhorte l'économiste Elie Cohen qui avait appelé à voter Hollande en 2012 mais n'a pas ménagé ses critiques depuis.

Tout comme Bruxelles ou Berlin, il appelle à des réformes structurelles en France pour "passer d'un monde où tout est défini par la loi, la norme, le règlement et les tribunaux à un monde où l’Etat définit seulement ce qui relève de l’ordre public social et renvoie tout le reste à des négociations" entre partenaires sociaux.

D'humeur plutôt sombre, un conseiller du président s'accroche pour sa part au frêle espoir des prophéties de François Rebsamen sur un retournement de la courbe du chômage en... juin 2015. "C'est la seule chose que le président puisse espérer pour pouvoir dire un jour aux Français : je vous ai demandé des efforts, ils commencent à donner des résultats, ne les interrompons pas", analyse-t-il.

 

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