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Jégo (UDI) : "une volonté de rassemblement"

Yves Jego, président par interim de l'UDI (centriste), en face du parlement européen à Stransbourg, le 14 avril 2014 [Patrick Hertzog / AFP/Archives] Yves Jego, président par interim de l'UDI (centriste), en face du parlement européen à Stransbourg, le 14 avril 2014 [Patrick Hertzog / AFP/Archives]

Qui succédera à Jean-Louis Borloo à la tête de l’UDI ? Alors que le scrutin s’est ouvert mercredi, Yves Jégo, qui fait partie des quatre candidats en lice, se présente en rassembleur. En tandem avec Chantal Jouanno, il compte faire du centre une alternative politique crédible.

 

Pourquoi vous êtes-vous porté candidat ?

C’est une volonté de continuité, de rassemblement et d’unité. Depuis vingt ans, le centre s’éparpille en querelles de chapelle et de personnes.

Il faut éviter le retour de ces dissensions et poursuivre, dans le même esprit, le travail ­entrepris par Jean-Louis Borloo.

 

N’est-il pas difficile de remplacer une telle figure politique ?

On ne remplace pas Jean-Louis Borloo, on ne peut que s’inspirer de ce qu’il a fait. Avec Chantal Jouanno, nous n'avons pas été partie prenante des querelles au centre, nous ne présidons pas une composante de l’UDI.

Par cette neutralité, nous sommes  les seuls à pouvoir garantir l’unité du parti.

 

Pourquoi vous présenter en tandem avec Chantal Jouanno ?

C’est un choix très symbolique de ce que nous voulons incarner : un parti collégial et collaboratif, qui fait appel à une équipe plutôt qu’à un homme seul.

Nous ne croyons ni en l’homme providentiel, ni au chef unique. Nous croyons en la parité et au partage des responsabilités.

 

Si vous êtes élu à la tête de l’UDI, quelles seront vos priorités ?

D’abord, préparer les élections cantonales, régionales et législatives, en renouvelant la classe politique. Ensuite, il faudra travailler sur un projet ambitieux de refondation de notre modèle.

L'UDI doit faire émerger les solutions attendues par les Français.

 

Avec, en ligne de mire, la présidentielle de 2017…

Le projet de l’UDI devra s’incarner en 2017. Nous plaidons donc pour que le parti ait un candidat à la présidentielle.

 

Cela pourrait-il être vous ?

Pas si je suis élu président de l’UDI. Avec Chantal Jouanno, nous aurons alors assez de travail pour nous concentrer sur la gestion du parti. Il est malsain que celui qui est en charge d’un parti politique soit en même temps candidat à la présidentielle.

Cela revient à mettre le parti au service de sa seule ambition. Nous voudrions détacher le parti, qui travaillera sur les idées, le renouveau des générations, de l’ambition d’une seule personne.

 

Comment sera désigné le candidat UDI pour 2017 ?

Ce candidat sera désigné par les militants. Nous avons d’ailleurs pris l’engagement solennel de soumettre systématiquement les candidats, les alliances et les choix politiques au vote des militants. Nous sommes les seuls parmi tous les candidats à proposer cette démocratie collaborative.

 

Y a-t-il une place pour le centre dans le paysage politique français ?

Plus que jamais. La gauche brille par son incompétence et la droite conservatrice par son inconséquence. Nos différences avec la droite traditionnelle font notre spécificité et notre indépendance.

 

Est-ce que l’UDI peut faire barrage à un Front national qui semble en progression ?

Aujourd’hui, les deux seuls pôles de renouveau politique pour le pays semblent être le FN ou l’UDI. Face à l’effondrement de l’offre politique, il y a la place pour une alternative républicaine. Nous sommes clairement européens, libéraux, écologistes et républicains.

Il n’y a aucune porosité entre l’UDI et le FN. C’est d’ailleurs ce qui nous a distingué de l’UMP, ce qui a fait que des gens comme moi, Jean-Louis Borloo ou Chantal Jouanno avons claqué la porte de ce parti.

 

Toute alliance avec l’UMP est donc exclue ?

Une alliance électorale est possible puisque nous partageons le même objectif : mettre fin à l’expérience socialiste. Mais une fusion, une fédération apporterait de la confusion. Ce n’est envisageable ni pour Chantal Jouanno ni pour moi.

Il faut que chacun exprime ses différences. La droite conservatrice s’incarne dans l’UMP ; le centre progressiste dans l’UDI.

 

Vous avez écrit au CSA à propos du temps de parole accordé à Nicolas Sarkozy. Selon vous, la place accordée à l’UMP dans les médias télévisés est-elle trop importante ?

Nous sommes dans la société des habitudes : sur toutes les chaînes de télévision, on n’entend que des personnalités socialistes, UMP ou écologistes. Il n’est pas normal que l’UDI ne soit pas plus présente.

Je voulais signaler un déficit de temps de parole au détriment de notre formation. Le CSA a répondu qu’il rappellerait aux chaînes qu’il fallait qu’elles veillent à un équilibre entre les partis politiques. J’espère donc qu’à l’avenir, le service public ouvrira plus ses antennes à l’UDI. Si je suis élu, je ferai respecter le pluralisme indispensable à la survie de la démocratie dans notre pays.
 

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