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Sarkozy veut mettre fin aux "fonctionnaires à vie"

Nicolas Sarkozy, lors de son premier meeting après l'annonce de son retour, à Lambersart, le 25 septembre 2014.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Candidat à la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy a distillé jeudi quelques propositions pour la France dont la création d'un "nouveau contrat de cinq ans dans la fonction publique" et l'interdiction de la PMA pour les couples homosexuels, dans un entretien au Figaro Magazine.

 

"Les commentateurs essaient de savoir si mon retour c'est 2007 ou 2012, si c'est à droite toute ou la barre au centre. Je ne me reconnais dans aucun des ces simplismes", a déclaré l'ex-chef de l'Etat, qui tient jeudi soir son deuxième meeting près de Troyes.

Il plaide pour la création "d'un nouveau contrat de cinq ans dans la fonction publique parce que la France ne peut plus recruter systématiquement sous le statut des fonctionnaires à vie". Ce contrat ne s'appliquerait pas à tous les postes, notamment les policiers et les enseignants.

Il souhaite également revenir sur le jour de carence, une des plus "démagogiques" décisions de François Hollande.Cette journée non indemnisée en cas d'arrêt maladie, mise en place pour la première fois chez les fonctionnaires par le gouvernement Fillon fin 2011, a été supprimée dans le budget 2014 par le gouvernement actuel.

M. Sarkozy veut "un nouveau code du travail" dans les six mois suivant l'alternance, augmenter le nombre d'heures travaillées dans la fonction publique, laisser aux entreprises la possibilité de sortir des 35 heures par la négociation, revenir au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite et qualifie d'"évidence" un relèvement rapide de 62 à 63 ans de l'âge légal du départ à la retraite.

Il prône par ailleurs une "zone économique à fiscalité harmonisée au moins entre nos voisins allemands et nous".

Sur la question du mariage homosexuel qui divise la droite, M. Sarkozy souhaite, selon ses termes, "inscrire dans la Constitution des verrous juridiques pour réserver la PMA aux couples hétérosexuels infertiles et interdire complètement la GPA (gestation pour autrui)". "Jamais je n'accepterai la marchandisation de l'enfant", a-t-il prévenu.

 

Des primaires "évidemment" ouvertes

L'ancien chef de l'Etat a également fait part de plusieurs regrets. "Avec le recul, je me dis que j'aurais été mieux inspiré de créer ce bouclier de la dépense publique plutôt qu'un bouclier fiscal...", ou encore "j'aurais dû avoir l'idée d'un Schengen II plut tôt", a-t-il dit.

De même, "j'avais voulu réformer le RMI pour en faire un véritable outil d'insertion. Martin Hirsch a voulu en faire un instrument de lutte contre la pauvreté. L'objectif était louable mais du coup, nous sommes passés à côté de l'insertion", a-t-il regretté.

Il a réaffirmé son intention de recourir au référendum ("il y a moins de risque de dérive populiste quand le peuple peut s'exprimer dans les urnes"), répondant à l'argument de ses détracteurs sur le traité européen ratifié par Congrès après le "non" des Français au référendum de 2005: "la Constitution européenne et ses 448 articles ne se prêtaient nullement à une réponse binaire".

"Je propose de consulter (les Français par référendum) demain sur la fusion des conseils généraux et régionaux et sur la réduction du nombre des parlementaires", a-t-il dit. Le recours aux ordonnances, prôné par Jean-François Copé, qui le soutient? "A mon sens, c'est la pire des formules", a-t-il rétorqué.

M. Sarkozy "ne refuse pas de débattre" avec Bruno Le Maire et Hervé Mariton dans la campagne pour l'UMP. Mais il ne voit pas "pourquoi nous irions débattre à la télévision avec deux amis devant des téléspectateurs dont 99,9% n'auront pas le droit de vote" pour l'élection interne à l'UMP.

Il réaffirme par ailleurs être favorable à l'organisation de primaires à droite pour la présidentielle de 2017. "La logique des primaires veut évidemment qu'elles soient ouvertes. Sinon, ce ne sont pas des primaires mais une élection interne", ajoute-t-il.

Quant à la société Bygmalion, qui vaut une garde-à-vue à deux ex-cadres de l'UMP jeudi matin dans l'affaire liée à ses comptes de campagne, il a réaffirmé avoir "appris [son] nom plusieurs semaines après [sa] campagne présidentielle".

 

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