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Rebsamen accuse Sarkozy de vouloir "démanteler" la fonction publique

[FRED DUFOUR / AFP]

Les propositions de Nicolas Sarkozy sur les fonctionnaires, dont la création d'un contrat de cinq ans, ont provoqué jeudi la consternation des syndicats, qui ont dénoncé une remise en cause du "fondement même" de la fonction publique et ironisé sur des idées "archi-lessivées".

 

"La France ne peut plus recruter systématiquement sous le statut des fonctionnaires à vie. Ce nouveau contrat ne s'appliquerait pas à tous les postes : les policiers ou les enseignants, par exemple, ne seraient pas concernés", a déclaré le candidat à la présidence de l'UMP, dans Le Figaro Magazine.

Il a également proposé de rétablir le jour de carence. Cette journée non indemnisée en cas d'arrêt maladie, mise en place pour la première fois chez les fonctionnaires par le gouvernement Fillon fin 2011, a été supprimée dans le budget 2014 par le gouvernement actuel.

M. Sarkozy souhaite aussi "revenir au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partants à la retraite", rappelant que, sous son mandat, 150.000 postes de fonctionnaires ont été supprimés.

Le ministre du Travail, François Rebsamen, a accusé Nicolas Sarkozy de vouloir "démanteler" la fonction publique. Le PS a accusé l'ancien président de "taper aveuglement sur la fonction publique".

Côté syndicats, Jean-Marc Canon, secrétaire général CGT, premier syndicat de la fonction publique, a estimé qu'"il n'y a malheureusement rien de nouveau sous le soleil du côté de Nicolas Sarkozy".

"Grosso modo, on retrouve là la politique qu'il a mise en oeuvre, et pour celle qu'il n'a pas mise en oeuvre, comme le contrat de 5 ans, je rappelle que lors de son discours fondateur à Nantes en septembre 2007, il avait déjà annoncé sa volonté de mettre fin au statut des fonctionnaires et de recruter à l'avenir des contractuels de droit privé", explique à l'AFP le syndicaliste.

Ce n'est "vraiment pas une surprise", selon lui. "Le jour de carence, le retour au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, au +travailler plus pour gagner plus+: tout ça se sont des idées lessivées, re-lessivées, archi-lessivées", a-t-il observé.

Même constat pour la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, qui note que l'ancien président de la République "n'a pas changé" et "revient avec exactement les mêmes propositions que du temps où il était en responsabilité".

"Reparler des effectifs, du statut, c'est remettre en cause l'organisation, le fondement même de la Fonction publique", a-t-elle dit à l'AFP.

"Je crains que nous n'ayons pas fini de réagir aux propos d'un candidat à la présidence de l'UMP", a déploré Christian Grolier, secrétaire général de Force ouvrière.

Il dit avoir "le sentiment d'une surenchère", faisant allusion aux propositions de l'ancien Premier ministre, François Fillon, qui lui aussi réduirait les effectifs de la fonction publique de 600.000.

En ce qui concerne M. Sarkozy, "il n'y a absolument aucun changement entre la politique qu'il a menée en tant que président de la République et ses objectifs actuels", a souligné le responsable syndical.

"On pense que ce qui est sous-jacent dans ses propos, c'est la privatisation des services publics. Le nouveau contrat de cinq ans, c'est tuer définitivement la neutralité et l'indépendance qu'apporte le statut des fonctionnaires", s'emporte M. Grolier.

Quant à la secrétaire générale de la CFDT fonction publique, Brigitte Jumel, elle n'a pas souhaité se prononcer sur les proposition de "quelqu'un qui est en campagne" pour la présidence de l'UMP.

 

 

 

 

 

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