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Valls défend l'engagement français en Irak devant le Parlement

Manuel Valls.[ARCHIVES AFP]

Manuel Valls défend mercredi depuis 15H00 devant le Parlement l'engagement militaire de la France en Irak, dans un climat tendu après l'enlèvement d'un Français en Algérie que les jihadistes menacent de tuer si Paris ne cesse pas ses frappes aériennes.
 

 

Les consignes de sécurité ont d'ailleurs été renforcées à l'Assemblée nationale avant ce débat sans vote, pour tenir compte des menaces du groupe Etat islamique (EI).

Dès l'annonce de l'enlèvement d'Hervé Gourdel dimanche, le gouvernement a réaffirmé sa détermination à lutter contre les jihadistes en Irak et leurs alliés. "Aucune discussion, aucune négociation", a résumé mardi le Premier ministre.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé pour sa part de nouvelles frappes "dans les jours qui viennent". "Cette affaire va être longue", a insisté mercredi matin M. Le Drian, qui lira pour sa part la déclaration du gouvernement devant le Sénat.

"Je pense que dans ces moments, la France a trois tâches: d'abord agir, s'engager, c'est ce que nous faisons. Ensuite, d'être dans l'unité. Au-delà des passions politiques, lorsque la sécurité du pays est en jeu, il importe que nous soyons unis. Troisièmement, maîtriser la gestion militaire, ne pas faire n'importe quoi, être très vigilants et c'est ce que nous faisons", a-t-il résumé.

L'incertitude sur le sort du nouvel otage et les menaces de l'EI, qui a appelé à tuer des Français et des Américains, ont dramatisé un débat qui s'annonçait de pure forme. La quasi-totalité des partis politiques a en effet déjà approuvé la décision du président François Hollande de déclencher des frappes aériennes en Irak.

A l'issue de l'intervention du Premier ministre devant l'Assemblée, députés et sénateurs devraient donc réaffirmer leur soutien au gouvernement. "J'attends de l'ensemble de mes collègues un rassemblement de soutien" à l'exécutif "et bien au-delà, puisqu'il y a une coalition internationale", a plaidé la porte-parole des députés PS, Annick Lepetit.

Très impliqué dans le dossier irakien, François Fillon, qui s'exprimera pour l'UMP, s'est également félicité de la décision de frapper les positions des jihadistes.
   
 

'Unité nationale'    

Dans son discours de politique générale, le 16 septembre, Manuel Valls avait affirmé ne pas douter un instant que "l'unité nationale" serait au rendez-vous face à la "menace terroriste". Les députés ont depuis largement adopté le projet de loi de "lutte contre le terrorisme" visant à empêcher le départ de jeunes Français candidats au jihad en Syrie.

A droite comme à gauche, les critiques ne devraient pourtant pas manquer contre les coupes dans les crédits de Défense qui limitent les capacités des armées, déjà lourdement sollicitées, notamment au Sahel et en Centrafrique. Interrogations également sur tous les bancs sur la durée d'une opération en Irak qui s'annonce longue.

L'unité nationale est également "indispensable" pour le député Philippe Vigier, qui parlera au nom de l'UDI. Souvent réticents quand il s'agit d'intervenir militairement, les élus écologistes (EELV) exprimeront eux-mêmes un "soutien prudent" aux frappes françaises et demanderont au gouvernement de clarifier ses objectifs.

Parmi les rares voix discordantes, le député UMP Alain Marsaud, ancien magistrat anti-terroriste, est opposé à une intervention qui fait selon lui de la France "la cible N.1". Les élus communistes mettent pour leur part en garde contre l'"engrenage militaire" dans lequel "s'enfonce" la France.

Les frappes menées en Irak par des avions français contre l'EI "vont évidemment se poursuivre", a également assuré Manuel Valls, qui donnera à l'Assemblée "les explications, les fondements, les buts de ces frappes".

Les missions de reconnaissance des Rafale au-dessus de l'Irak se poursuivent en fait depuis une semaine au rythme d'environ une par jour. Mais les avions français n'ont jusqu'à présent frappé qu'une fois, vendredi, dans la région de Mossoul.

Le débat sans vote est une possibilité offerte par l'article 35 la Constitution. Si la durée de l'intervention française excède quatre mois, le gouvernement devra alors "soumettre sa prolongation à l'autorisation du Parlement".

En avril 2013, puis en février 2014, les parlementaires ont ainsi approuvé massivement la décision de François Hollande d'engager les forces françaises au Mali comme en RCA.
 

 

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