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Une ministre bien notée

Najat Vallaud-Belkacem [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

La toute nouvelle ministre de l’Education nationale est populaire dans les sondages. Le fruit d’une ascension jusqu’ici sans accroc.  

 

Au milieu des vagues, elle mène sa barque. Alors que la popularité du couple de l’exécutif bat de l’aile, celle de Najat Vallaud-Belkacem est au beau fixe. Jugée dynamique (72 % des Français), courageuse (66 %) et sympathique (59 %), la jeune ministre récolte 51 % de bonnes opinions auprès de la population, selon un sondage Odoxa paru dimanche dans Le Parisien. Sa réussite se vérifie aussi face à l’opposition : d’après le dernier baromètre CSA des Echos, seul Alain Juppé (UMP) la précède dans le classement des personnalités politiques préférées des Français. Un succès logique.

 

Sa loyauté a payé

Son arrivée rue de Grenelle il y a deux semaines, plus que symbolique, n’était en effet qu’une demi-surprise. Elle confirme l’entrée dans les hautes sphères de l’étoile montante de la gauche. Une trajectoire que Najat Vallaud-Belkacem a esquissée dès 2002, suite au choc du 21 avril.

Née au Maroc et exemple d’une «intégration heureuse» en France, comme elle le dit aujourd’hui, elle entre à l’époque dans la maison socialiste et fait ses armes au côté de Gérard Collomb, le maire de Lyon. Sa progression se poursuit auprès de Ségolène Royal, dont elle est l’une des voix pour la présidentielle de 2007, puis dans le sillage de François Hollande pour la victoire de 2012.

Récompensée alors par la prise en charge du ministère des Droits des femmes, mais aussi par le porte-parolat du gouvernement, elle n’a depuis jamais quitté l’équipe dirigeante, et ce malgré les remaniements. Au point qu’après avoir dirigé la Jeunesse, la Ville et les Sports, la voici à la tête de l’école française. Une montée en puissance que cette mère de famille de 36 ans doit en partie à sa loyauté envers l’Elysée. Alors que plusieurs ministres ont engendré couacs et polémiques, jamais Najat Vallaud-Belkacem n’a été prise en défaut sur ce terrain-là. Alliant «intelligence et sang-froid» selon Arnaud Montebourg, la ministre, prudente, évite les phrases susceptibles de faire des vagues. Avant de répondre, elle observe toujours un temps de réflexion.

 

La ministre à un tournant

Mais la meilleure élève du moment au  PS est plus que jamais exposée. Car, alors que ses dossiers antérieurs n’étaient pas de nature à susciter des remous, mis à part les ABCD de l’égalité, la voici bombardée au milieu d’une rentrée scolaire des plus agitées. Et visée directement, comme en témoignent les attaques dont elle a été victime dans certains journaux.

«Alors qu’elle souffrait d’un déficit de notoriété, elle est au premier rang de la scène politique», explique Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion à l’institut CSA. Son image reste fragile, relance-t-il, et il faudra voir comment elle s’empare de ses dossiers dans les prochains mois». Il sera alors temps de voir si le bulletin de notes est toujours aussi bon.

 

 

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