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La Rochelle : déboussolés, blasés ou plutôt confiants... Paroles de militants

Le Premier ministre Manuel Valls et la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem sont accueillis par des militants à l'université d'été à La Rochelle, le 30 août 2014 [Jean-Pierre Muller / AFP] Le Premier ministre Manuel Valls et la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem sont accueillis par des militants à l'université d'été à La Rochelle, le 30 août 2014 [Jean-Pierre Muller / AFP]

Après une folle semaine pour le Parti socialiste, certains militants sont déboussolés, d'autres semblent blasés tandis que d'autres encore sont confiants et se veulent combatifs. Paroles glanées à l'université d'été de La Rochelle:

 

- Liliane Guignard, prof d'histoire en retraite à Paris: "Ce que Montebourg a fait méritait punition. Moi quand j'étais prof, si un élève avait fait ça, je l'aurais viré. Quand on est ministre, il faut un minimum de tenue et de dignité. Je n'ai rien contre lui ! Il défend même une ligne ultra classique au PS. On en a vu d'autres. L'histoire du parti est pleine de ce type de rebondissements. Il y a toujours ce décalage entre la prise du pouvoir et l'exercice du pouvoir. On n'a jamais vraiment tranché entre le rêve et la réalité".

 

- Léa, Carla Bucero-Lanzi et Nicolas, tous trois 19 ans et étudiants. "On pensait que les jours de Montebourg étaient comptés, il a été très loin, mais faire la dissolution de tout le gouvernement...", s'interroge Léa. Carla l'interrompt: "quand on est une équipe, on joue collectif. Mais avec le départ de Montebourg, on se dit que ce sont les 17% (qu'il a réalisés à la primaire) qui ont perdu face aux 6%" de Valls. Pour Nicolas, favorable à Montebourg, si la réaction du Premier ministre "a été logique et cohérente avec sa politique", Valls "c'est la droite qui s'assume pas !".

 

- Michèle, retraitée de la formation professionnelle dans les Alpes-Maritimes: "Tout ça, c'est du grand n'importe quoi. On ne change pas un ministre de l'Education nationale à une semaine de la rentrée... Il fallait calmer le jeu plutôt que de réagir à chaud. Ca fait vraiment caprice contre caprice et ça donne une image déplorable auprès des Français. De toute façon, le vrai virage a été pris dès 2012 quand Hollande a dû céder devant Merkel".

La ministre de la Justice Christiane Taubira et l'ancien ministre de l'Education Benoit Hamon, lors de l'université d'été à La Rochelle, le 30 août 2014 [Jean-Pierre Muller / AFP]
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La ministre de la Justice Christiane Taubira et l'ancien ministre de l'Education Benoit Hamon, lors de l'université d'été à La Rochelle, le 30 août 2014

- Moïse, 34 ans, militant en Gironde et Baptiste, 32 ans, d'Orléans: "Je suis tout simplement dégoûté. Ca serait la droite au pouvoir, ça ne serait pas pire", lâche Moïse, "plutôt aubryste". Qu'attendent-ils de Manuel Valls ? "Bon courage pour la réponse". Moïse: "Qu'il démissionne !". Baptiste: "non, quand même. Ce n'est pas une affaire de personnes. Il faut juste qu'il retrouve ses repères. Le parti doit être la boussole".

 

- Nathalie Sarrabezolles, du Finistère, a voté François Hollande à la primaire: "Autant le débat est important, autant un ministre doit respecter le gouvernement auquel il appartient. Ce n'est pas parce qu'on est de gauche qu'on doit détester l'entreprise. En même temps, "j'aime l'entreprise", je ne vois pas trop pourquoi il y a besoin de le dire. Manuel Valls, c'est un homme d'Etat, c'est certain. Il prend en compte le fait qu'on n'est pas seuls en France".

 

- Guillaume, 28 ans, de Montreuil : "On entre dans une période d'incertitude. Les textes vont être plus compliqués qu'avant à faire voter au Parlement. Est-ce que ça va tenir ? Si je devais mettre une pièce, je dirais quand même que oui, que tout le monde reviendra à la raison après ce petit accès de fièvre".

 

- Denis, 51 ans, cadre et 30 ans de militantisme derrière lui: "Tout ça clarifie les choses. Si le chef dit quelque chose que les sous-chefs disent autre chose dans les semaines qui viennent, il y a un problème. Ce que Montebourg a dit, ça ne collait pas avec sa fonction, c'est une faute de goût".

 

- Monique, 72 ans, soutien de Martine Aubry à la primaire: "Cette politique réaliste du gouvernement, moi j'y suis assez favorable. Je trouve normal qu'on aide les entreprises car il faut qu'elles reconstituent leurs marges. En même temps, critiquer les entreprises, ça fait partie de l'ADN des socialistes. Moi je ne tirerai pas à vue contre le gouvernement même si j'aimerais des efforts pour les plus défavorisés".

 

 

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