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Les écolos s'interrogent toujours sur leur place dans la majorité

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV, le 21 août 2014 à Pessac [Jean-Pierre Muller / AFP] Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV, le 21 août 2014 à Pessac [Jean-Pierre Muller / AFP]

"Qu'attend-on des écologistes ?". Au deuxième jour de leur université d'été les membres d'EELV s'interrogent sur leur place au sein de la majorité, alors que le parti reste divisé sur son départ du gouvernement depuis l'arrivée de Manuel Valls.

"Qu'attend-on des écologistes ?" est l'intitulé de la plénière qui s'est tenue vendredi soir aux journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), mais c'est aussi une question lancinante dans les couloirs de l'université d'été qui se tient à Bordeaux.

Le parti est divisé depuis la décision de ne pas participer au gouvernement Valls et cherche sa place au sein de la majorité. "Il ne faut pas être rétréci sur soi-même, avoir un mouvement de repli", assure Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV.

Pour la patronne des écologistes il faut que ceux-ci "agissent, soient présents, aient des choses à proposer très concrètes, pas seulement des théories ou des alertes". Une allusion à peine voilée aux bisbilles qui animent son parti depuis la sortie du gouvernement.

EELV qui fête aussi les 40 ans de l'écologie politique doit aujourd'hui se trouver une place sur l'échiquier politique. Membres "critiques" de la majorité ils comptent deux groupes parlementaires qui devront se positionner vis-à-vis d'un gouvernement auquel ils ne participent plus lors du vote du budget.

Alors que l'ancienne ministre Cécile Duflot sort un livre sur son expérience en tant que ministre pendant deux ans très critique envers l'exécutif, plusieurs cadres dont les présidents de groupes parlementaires Jean-Vincent Placé (Sénat) et François de Rugy (Assemblée nationale) signent une diatribe contre la non-participation gouvernementale.

En troisième voie, l'ancienne candidate EELV à la présidentielle Eva Joly propose dans une tribune publiée vendredi dans Libération, une primaire pour 2017 regroupant "Nouvelle donne, EELV, Front de Gauche, socialistes non-orthodoxes (comprendre non-hollandais)".

"Je veux que notre mouvement soit la principale force de changement", a assuré Eva Joly lors d'un débat sur la stratégie du parti organisé par sa motion.

L'ancienne candidate à la présidentielle voudrait "lutter contre les inégalités", "la mise en place des valeurs écologiques comme la transition énergétique" et surtout "le changement institutionnel".

Elle a aussi dénoncé "un gouvernement aux mains des marchés et qui cède aux lobbies".

- "grand temps de reparler à la société" -

Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français (PCF) également présent à Bordeaux "espère que ceux qui ne se reconnaissent pas dans la politique de (Manuel) Valls, qui s'y opposent clairement comme Cécile Duflot, passeront du constat à l'action".

"Les partis politiques ne parlent plus à la société, il est grand temps de reparler à la société", déplore l'eurodéputée EELV Karima Delli.

"La vie de notre mouvement ne se résume pas à un tandem Duflot-Placé", ajoute-t-elle. "La primaire de 2017 n'est pas la préoccupation des citoyens, ça n’intéresse que 40 péquenots des partis politiques".

L'ancienne ministre Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot, à Pessac, près de Bordeaux, le 22 août 2014 [Jean-Pierre Muller / AFP]
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L'ancienne ministre Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot, à Pessac, près de Bordeaux, le 22 août 2014

"Aborder la question des primaires aujourd'hui est une erreur, ce n'est pas ce qu'attendent le Français. On apparaît comme des politiciens comme les autres", renchérit la députée Eva Sas.

"La question est comment reparler à la société pour convaincre, pour faire adhérer à nos idées", interroge l'eurodéputé Yannick Jadot "il n'y en a qu'une qui parle à la société : Marine Le Pen".

"Le FN a gagné aux européennes, ça dit quelques chose d'extrêmement grave", reconnaît Emmanuelle Cosse qui refuse de pendre partie dans les débats interne entre les courants.

"Je trace ma route et je mesure la responsabilité des écologistes dans la période et pour la suite", dit-elle. "Mon rôle est de montrer que les écologistes sont utiles et pas seulement pour animer les débats".

Quant aux deux anciens ministres, Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement), ils ont pris le contrepied des discussion internes en lançant vendredi un club politique ouvert sur la politique au niveau européen entre Paris Bruxelles et Berlin, baptisé "Imagine".

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