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"Remue-méninges" du Parti de gauche en plein remue-ménage du Front de gauche

Jean-Luc Mélenchon (à d) co-président du Parti de gauche et Pierre Laurent (à g), secrétaire du Parti communiste le 20 mai 2014 à Toulouse lors d'un meeting [Eric Cabanis / AFP/Archives] Jean-Luc Mélenchon (à d) co-président du Parti de gauche et Pierre Laurent (à g), secrétaire du Parti communiste le 20 mai 2014 à Toulouse lors d'un meeting [Eric Cabanis / AFP/Archives]

Le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon fait sa rentrée à partir de jeudi à Grenoble avec ses "remue-méninges", en pleine crispation avec le Parti communiste, avec lequel il est associé au sein du Front de gauche.

"Ce n'est pas une université qui va se préoccuper de stratégie", prévient d'emblée Eric Coquerel, secrétaire national du PG. "Nous sommes plus sur des débats de contenu comme la question de l'écosocialisme, la VIe République...".

La stratégie, ce sera pour le samedi 6 septembre, date à laquelle les partis du Front de gauche doivent se réunir pour clarifier la ligne politique.

Les désaccords entre les deux principales formations du Front de gauche sont de plus en plus récurrents et de plus en plus profonds. S'ils se sont divisés sur la stratégie à adopter vis-à-vis du PS lors des municipales, aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon n'hésite plus à parler d'"échec".

"On vient de passer cinq ans terribles", disait-il avant l'été dans une interview où il annonçait vouloir prendre "du recul" pendant la période estivale.

"Je vais me retirer (pas me pendre) quinze jours dans un moulin à eau du douzième siècle (pas entrer au monastère) au bout d’un chemin de terre (pas d’un cimetière)", a-t-il corrigé sur son blog alors que la presse parlait d'un "retrait" de la vie politique. Le lendemain de cette interview, le coprésident du PG participait d’ailleurs à une manifestation pro-palestinienne avant de publier quelques jours plus tard une tribune sur Jaurès dans le JDD.

Au centre de leur désaccord: la nature des rapports à entretenir avec le PS. Le PCF pense pouvoir rallier les "frondeurs" et les déçus de l'exécutif quand le PG prône une opposition totale avec les socialistes.

"Le Front de Gauche va continuer, il travaille à sa relance (...). Il y a des choses à changer, parce que nous n'avons pas atteint tous nos objectifs, c'est clair, mais nous allons continuer à travailler", a répondu Pierre Laurent, secrétaire national du PCF en évoquant ces divisions.

Pierre Laurent à La Rochelle

En attendant, le numéro un des communistes doit participer aux universités d'été du PS à la Rochelle. "Une erreur", tranche Eric Coquerel. Cela fait des années que le secrétaire national du PCF n'était pas allé à ce grand rendez-vous de la rentrée des socialistes.

C'est aussi la première année où Pierre Laurent sera absent à Grenoble. Et cette année contrairement aux autres, les Estivales du Front de gauche ne suivront pas dans la foulée les Remues-méninges. Il faut dire que l'année dernière, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ne s'étaient pas adressé la parole durant les estivales...

La tension était restée vive jusqu'aux municipales, l'entourage assurant que le Front de gauche "se retrouverait" après cette échéance. Mais le fossé n'a eu de cesse de se creuser depuis.

En juin, le conseil national du PG a appelé à une "refondation" du Front de gauche et à la "convocation d'assises ouvertes", afin de "clarifier sa stratégie électorale" et de "réactualiser son programme".

Car outre les divisions en son sein, le Front de gauche qui avait, avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, récolté 11% des voix, ne capitalise pas sur les déçus de la politique du gouvernement.

Aux élections européennes, le Front de gauche a échoué à réaliser le score à deux chiffres qu'il visait, n'obtenant que 6,33%, un résultat sensiblement identique à celui de 2009, année où il est né de l'association du PCF, du PG et du petit mouvement Gauche unitaire (GU).

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