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Le gouvernement durcit le ton contre les "frondeurs"

Photo des membres du gouvernement français autour du Président François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls, le 1er aout 2014 [Dominique Faget / AFP/Archives] Photo des membres du gouvernement français autour du Président François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls, le 1er aout 2014 [Dominique Faget / AFP/Archives]

Sourd aux critiques contre sa politique économique, réclamant du temps au nom de la persévérance, le gouvernement semble durcir le ton contre les "frondeurs" socialistes, qui dénoncent une réponse "pas à la hauteur", à dix jours de l'université d'été du PS à La Rochelle.

Alors que le Conseil des ministres de rentrée se tient mercredi, Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat a accusé lundi les "frondeurs" socialistes "de couper la corde de la cordée qui essaye de gravir la montagne".

"Est-ce qu'une seconde, un frondeur pense sérieusement qu'on va abandonner, comme ils le proposent, le pacte de responsabilité, qu'on va arrêter de soutenir nos entreprises?", a demandé l'ancien porte-parole du groupe PS à l'Assemblée.

"Il faut continuer à garder un cap, mais à ajuster, comme en voile on fait du près serré, pour utiliser au maximum la force des vents", a-t-il dit, plaidant pour "mettre l'accent sur deux ou trois éléments politiques nouveaux" comme "le logement".

La veille déjà, le Premier ministre avait qualifié d'"irresponsables" ceux qui, de plus en plus bruyants à gauche, appellent à une autre stratégie après les très mauvais chiffres de la croissance.

"Chercher des boucs émissaires, c'est une perte de temps", "une très mauvaise tactique", a répliqué auprès de l'AFP Christian Paul, l'un des députés socialistes "frondeurs".

"La métaphore de la cordée n'est pas à la hauteur des solutions qu'il faut chercher collectivement", a-t-il regretté. Le gouvernement doit faire preuve de "modestie dans la recherche de solutions" économiques. "On est dans un moment de déflation. Ce ne sont pas les désaccords des socialistes qui sont la cause de cette situation", a-t-il fait valoir.

-'Quel est le cap ?'-

Pour les députés frondeurs, qui ont prévu un rassemblement à La Rochelle fin août, les sombres perspectives économiques et la censure constitutionnelle du volet social du Pacte de responsabilité valident leur demande "d'un plan d'urgence", comportant notamment des "baisses d'impôts pour les plus modestes" via une CSG progressive.

Au-delà du PS, l'attachement du gouvernement à son cap économique a continué de susciter les critiques. "Le problème, c'est qu'on ne sait pas bien quel est le cap", a commenté François de Rugy, coprésident du groupe des députés écologistes.

"L'erreur de François Hollande, c'est d'avoir considéré qu'il suffisait d'attendre le retour de la croissance, comme si mécaniquement, elle allait revenir" par "un effet de cycle". "Nous, les écologistes, nous pensons depuis longtemps que ce n'est pas le cas".

Pour Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP, "malheureusement, les Français" avaient "raison de ne pas faire confiance à l'exécutif". Florian Philippot, vice-président du Front national (FN), a qualifié de "stupide" la phrase de Manuel Valls qui "irritera tous les Français qui voient bien que ça ne marche pas".

Filant la métaphore footballistique, le député PS Eduardo Rihan-Cypel demande du temps pour juger les réformes: "Si vous arrêtez les comptes à la mi-temps, vous n'avez pas le vrai résultat. Il faut attendre les 90 minutes, parfois les prolongations, voire les tirs au but. Nous savons que la fin, c’est 2017".

De son côté, Corinne Narassiguin, une des trois porte-parole du PS, a appelé à "persévérer", espérant des "résultats (...) dès l'année prochaine".

Interrogé par l'AFP, le politologue Frédéric Dabi (Ifop) voit une "rentrée politique pas facile" pour François Hollande et son exécutif, avec dans l'opinion publique un fort "sentiment de défiance" face à un gouvernement qui "n'a pas de résultats". "Il y a une vraie panne du quinquennat, alors qu'on arrive à mi-mandat", selon lui.

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