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"La croissance est nulle", "les dirigeants aussi", ironisent les éditorialistes

François Hollande et Manuel Valls le 15 août 2014 au Fort de Bregancon [Bertrand Langlois / Pool/AFP/Archives] François Hollande et Manuel Valls le 15 août 2014 au Fort de Bregancon [Bertrand Langlois / Pool/AFP/Archives]

Le couple exécutif Hollande/Valls s'attire lundi les foudres des éditorialistes pour son obstination à poursuivre dans la même voie alors que la situation économique et la confiance populaire sombrent: si la croissance de la France est "nulle", ses "dirigeants aussi", ironisent-ils.

"Plus cela va mal, moins il faut changer !", s'emporte Yves Thréard (Le Figaro), fustigeant deux ans et demi de "ratages, hésitations, procrastinations", après les déclarations du Premier ministre assurant qu'il était "hors de question" de changer de politique.

"Une saine colère populaire sanctionnera un jour la politique aberrante imposée depuis bientôt sept ans par la classe dirigeante européenne", prédit Laurent Joffrin (Libération). "Nombre d’économistes, dont quelques Prix Nobel Stiglitz, Krugman, qui ne sont pas des populistes échevelés, l’avaient prédit ; le FMI a fini par le reconnaître: il était destructeur d’ajouter au cilice d’une politique monétaire restrictive le carcan de l’austérité budgétaire", poursuit-il. "Par dogmatisme - et par avidité-, l’oligarchie continentale a passé outre, jugeant que les intérêts de la finance - c’est-à-dire les siens- devaient l’emporter sur ceux du peuple".

Dans l'Humanité, Michel Guilloux attaque un Premier ministre venu des rangs socialistes qui reprend "le cri de guerre des ultralibéraux": "Il n'y a pas d'alternative" et assure que la France vivrait "au dessus de ses moyens". "On entend là mot pour mot le vocabulaire des nantis qui vampirisent les richesses du pays et dont l'idéologie de rentiers nourrit les sacrifices des autres", accuse l'éditorialiste du quotidien communiste. "L'ennemi n'est donc plus la finance depuis longtemps et si guerre (économique) il y a, le pouvoir actuel a choisi son camp".

"On ne changera pas de politique, a répété Manuel Valls. Il aurait pu ajouter qu'on ne changera pas François Hollande non plus", lance Pierre Fréhel (Le Républicain lorrain) au lendemain d'un sondage dévastateur montrant que huit Français sur 10 ne font pas confiance au pouvoir pour améliorer la situation économique.

"François Hollande a brisé un ressort essentiel, celui de la confiance", analyse Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute-Marne). "Ses promesses récurrentes de retournement de la courbe du chômage lui reviennent à la figure comme autant de boomerangs". Si bien que "tout ce que l'exécutif tente de proposer au pays paraît désormais au mieux suspect, au pire inefficace."

"La croissance est nulle, les dirigeants aussi", assène Denis Daumin (La Nouvelle République). Et le moral du pays "campe à zéro."

"Les Français ne sont pas dans le dénigrement du pays", assure Jacques Camus (Groupe Centre France). "Ils sont dans le désaveu de leurs dirigeants et des pratiques politiciennes ouvrant la voie au FN. La véritable crise est celle de l'offre politique. La situation justifierait pleinement un gouvernement d'union nationale, privilégiant le courage de l'action sur les ambitions personnelles." Mais, conclut-il, "il ne faut pas rêver".

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