En direct
A suivre

Moselle : le maire FN fait repeindre une oeuvre d'art du centre-ville de Hayange

Photo prise le 28 juillet 2014, à Hayange, d'une fontaine sculptée par l'artiste Alain Mila et repeinte en bleu par la nouvelle municipalité FN [Jean-Christophe Verhaegen / AFP] Photo prise le 28 juillet 2014, à Hayange, d'une fontaine sculptée par l'artiste Alain Mila et repeinte en bleu par la nouvelle municipalité FN [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]

La municipalité FN de Hayange (Moselle), qui a décidé de repeindre en bleu une sculpture du centre-ville jugée "sinistre", s'est attirée les foudres de l'artiste qui s'étonne de ne pas avoir été prévenu et entend porter le litige devant les juridictions administratives.

 

L'œuvre, une fontaine en métal et pierre, avait été achetée en 2001 par la municipalité socialiste de l'époque à un artiste local, Alain Mila, qui a depuis quitté la région.

"Il y a quelques jours, j'ai reçu un coup de fil anonyme pour m'annoncer que ma fontaine avait été repeinte. Je n'y ai d'abord pas cru, mais un ami me l'a ensuite confirmé. La mairie ne m'avait rien dit! Et quand je les ai appelés, je n'ai pas eu d'explication", a expliqué à l'AFP M. Mila.

Le maire frontiste de Hayange, Fabien Engelmann, a dit assumer son choix et "ne pas comprendre qu'on fasse tout un pataquès" pour une œuvre, selon lui, "dont on peine à appeler ça de l'art".

"Il n'y avait rien de mal à faire ça. On a une ville assez lugubre, sinistre, on a voulu l'égayer. On a repeint le fond en bleu piscine, le reste en bleu turquoise… Ca n'était en aucun cas pour détériorer la fontaine", a-t-il expliqué à l'AFP.

Du fait de cette polémique, le maire souhaite d'ailleurs "revendre la fontaine à M. Mila", en rappelant qu'elle avait été achetée en 2001 "près de 9.000 euros, sans le moteur et la tuyauterie".

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti , a pour sa part dénoncé dans un communiqué "une violation manifeste du droit moral et des règles élémentaires du code de la propriété intellectuelle et de la protection du patrimoine".

Alain Mila, qui juge en outre que le bleu utilisé "est très proche de celui du logo du Front national", a attaqué la collectivité devant le tribunal administratif de Strasbourg.

"Qu'on enlève la peinture", a-t-il exhorté, en déplorant "une atteinte à tout (son) travail et à (ses) valeurs".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités