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AH5017 : Hollande ostensiblement en première ligne

Le président François Hollande s'adresse aux médias au lendemain du crash d'un avion d'Air Algérie, le 25 juillet 2014 à Paris  [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Le président François Hollande s'adresse aux médias au lendemain du crash d'un avion d'Air Algérie, le 25 juillet 2014 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

François Hollande s'est emparé d'emblée et en personne de la communication sur le crash du vol AH5017 d'Air Algérie avec la volonté de répondre à l'angoisse et à la peine des proches des victimes, mais aussi de se poser en garant de l'unité nationale dans l'épreuve.

Quelques heures après la disparition de l'appareil jeudi, le chef de l'Etat qui devait s'envoler pour une tournée dans l'océan Indien a repoussé son départ, le temps de présider une première réunion de crise à l'Elysée. Puis, il a annoncé en direct sur les chaînes d'information en continu le report pur et simple de ce déplacement lors d'une brève et solennelle allocution depuis le perron de l'Elysée.

"Pourquoi? Parce qu'il y avait une incertitude sur le sort de l'avion, parce que le président savait que plusieurs dizaines de Français se trouvaient à bord et parce que l'appareil avait disparu dans une zone où la France était engagée militairement", explique son entourage.

Dès lors, fait-on valoir, "il en allait de son devoir de chef de l'Etat, des armées, de la diplomatie et de garant de l'unité nationale d'être en première ligne dans la gestion de cette crise".

Dès jeudi donc, François Hollande s'est placé aux avant-postes, se posant en commandant en chef des opérations de recherche et de secours dans une allocution ponctuée de "j'ai décidé...".

En cinq jours, le président de la République aura convoqué pas moins de quatre réunions de crise à l'Elysée et se sera exprimé à trois reprises sans jamais prononcer le nom du Premier ministre Manuel Valls.

Vendredi, il annonçait en personne la découverte d'une première boîte noire de l'appareil. Et samedi, après avoir rencontré les familles et les proches des 54 passagers français du vol AH501, il décidait que les drapeaux seraient mis en berne sur tous les édifices publics pendant trois jours.

Il est "important" que "la nation se rassemble lorsqu'il y a des drames, des épreuves pour les surmonter, pour que nous soyons plus forts ensemble", soulignait-il encore, se posant en rassembleur des Français.

- Sondages désespérément bas -

A l'Elysée, on se défend de toute arrière-pensée alors que la cote de popularité du chef de l'Etat reste désespérément scotchée autour de la barre des 20%. "Ce n'est pas la question", assure-t-on, "le rôle du président est d'être à la fois solennel dans l'expression et proche des victimes, en empathie avec elles".

Le président François Hollande donne un discours après avoir rencontré les familles des victimes du vol AH5017, le 26 juillet 2014 à Paris  [Philippe Wojazer / Pool/AFP/Archives]
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Le président François Hollande donne un discours après avoir rencontré les familles des victimes du vol AH5017, le 26 juillet 2014 à Paris

La "com" de l'Elysée s'est ainsi fixé deux lignes directrices: "sobriété" dans l'expression et "exactitude" sur le fond.

Dès cette semaine toutefois, l'activité du palais présidentiel devrait retrouver son cours normal avec le dernier Conseil des ministres avant la pause estivale mercredi et un séminaire gouvernemental de "préparation de la rentrée", vendredi.

François Hollande effectuera dans la foulée deux déplacements placés sous le signe des commémoration du centenaire de la Grande Guerre, dimanche au monument national du Hartmannswillerkopf, en Alsace, puis lundi à Liège (Belgique).

L'agenda officiel devrait ensuite se vider jusqu'au 15 août, date d'une nouvelle commémoration, celle du 70e anniversaire du Débarquement allié en Provence.

Dans l'intervalle, François Hollande pourrait prendre "quelques jours" de vacances en un lieu non précisé et fêtera quoi qu'il arrive son 60e anniversaire, le 12 août. Mais rien de sûr encore: "Il adaptera son agenda en fonction de la situation des crises internationales", prévient son entourage.

Pas question donc de rééditer l'épisode calamiteux du premier été de son quinquennat, quand il s'était accordé une quinzaine de jours de vacances au Fort de Brégançon dans le Var au coeur de la crise économique et financière, s'attirant les foudres de l'opposition.

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