En direct
A suivre

Polynésie: Oscar Temaru demande la dissolution de l’assemblée

Oscar Temaru (2e d) en mars 2014 à Faa'a, près de Papeete [Gregory Boissy / AFP] Oscar Temaru (2e d) en mars 2014 à Faa'a, près de Papeete [Gregory Boissy / AFP]

Le leader indépendantiste Oscar Temaru a demandé jeudi la dissolution de l'Assemblée de la Polynésie française, après l’inéligibilité prononcée la veille par la Cour de Cassation à l’encontre du Président Gaston Flosse.

Oscar Temaru a appelé à un retour aux urnes, pointant les nombreuses affaires dans lesquelles Gaston Flosse est poursuivi ou condamné. Il a estimé que tous les projets touristiques du président étaient "de la poudre aux yeux" pour couvrir du blanchiment d’argent: "la réalité c'est le casino, la machine à laver, la lessiveuse, pour avoir son magot", a-t-il déclaré à la presse locale.

Dans un communiqué publié la veille, le parti de Gaston Flosse estimait au contraire que "c’est Monsieur Temaru qui devrait être en prison" compte tenu du "désastre" de son bilan au gouvernement.

Hormis une brève alliance en 2007-2008, les deux hommes sont adversaires politiques depuis près de 40 ans, et se sont succédé à plusieurs reprises lors des incessants changements de gouvernements polynésiens des dix dernières années.

Oscar Temaru a aussi pointé la lenteur de la "justice coloniale" française et les protections politiques dont a bénéficié selon lui Gaston Flosse, grand ami de Jacques Chirac avec qui il a cofondé le RPR.

"Si Monsieur Chirac était encore aux affaires en France, tout ça aurait été couvert, blanc comme neige, Monsieur même mouillé, c'est sec".

Le leader indépendantiste espère aussi l’annulation des élections territoriales de 2013. Il avait engagé un recours devant le Conseil d’Etat contre les bulletins de la liste de Gaston Flosse, car ils mentionnaient un slogan de campagne à caractère religieux, "La FOI de reconstruire ensemble". Le délibéré sera rendu le 30 juillet.

Gaston Flosse ne s’est pas exprimé depuis le rejet de son pourvoi en cassation.

Même si sa condamnation ne lui a pas encore été notifiée par le Haut-commissariat, qui représente l’Etat français dans cette collectivité autonome, il a déjà déposé trois recours pour éviter l’inéligibilité, selon son service de communication: une demande de relèvement, un courrier à la Cour Européenne des droits de l’homme pour contester la longueur de la procédure judiciaire, et une demande de grâce présidentielle partielle. Tous ces recours ne sont pas suspensifs.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités