En direct
A suivre

Mistral pour Moscou: les contrats payés doivent être honorés

Vue prise le 9 mai 2014 du Vladivostok, le navire militaire Mistral construit pour la Russie à Saint-Nazaire [Jean-Sébastien Evrard  / AFP/Archives] Vue prise le 9 mai 2014 du Vladivostok, le navire militaire Mistral construit pour la Russie à Saint-Nazaire [Jean-Sébastien Evrard / AFP/Archives]

"Il y a une règle qui est que les contrats signés et payés sont honorés", a déclaré jeudi Laurent Fabius, en réponse aux critiques reprochant à Paris de vouloir livrer un porte-hélicoptère Mistral à Moscou en dépit de la crise en Ukraine.

"En ce qui concerne le contrat Mistral, il a été signé en 2011. Ce n'est pas ce gouvernement-ci mais peu importe. Et il y a une règle qui est que les contrats signés et payés sont honorés", a déclaré le chef de la diplomatie française, lors d'un entretien à la radio France Inter.

Washington et Londres ont vivement dénoncé le choix de la France de livrer le navire, le président américain Barack Obama regrettant qu'une suspension du contrat n'ait pas été décidée par Paris.

"Sur ces affaires très délicates, je le reconnais, il faut respecter un principe que respectent tous les pays. C'est-à-dire les contrats passés sont honorés et payés et en même temps il faut éviter que l'Europe se déchire" et être dans une "guéguerre interne", a insisté Laurent Fabius, en évoquant les échanges franco-britanniques acides de ces derniers jours.

Le président François Hollande a affirmé lundi que le premier navire Mistral du contrat franco-russe serait livré comme prévu en octobre, conditionnant la livraison d'un second navire à l'attitude de Moscou dans la crise ukrainienne.

Jusqu'alors les autorités françaises avaient affirmé que la livraison du premier Mistral dépendait d'une décision attendue à l'automne d'une commission interministérielle chargée de valider l'exportation d'un matériel de guerre.

Cette commission intervient à plusieurs reprises lors d'une vente d'armes françaises, notamment pour autoriser une prospection, lors de la signature du contrat et lors de la livraison.

Dans le passé, plusieurs annulations ou suspensions de contrats d'armement déjà réglés sont déjà intervenues dans le monde en raison de conflits, hors sanctions internationales.

A titre d'exemple, en 1967, le général Charles de Gaulle avait ainsi décrété un embargo sur les ventes d'armes à Israël après la guerre des Six Jours, annulant notamment la livraison en cours de vedettes lance-missiles. Cinq d'entre elles gardées dans le port de Cherbourg (nord) seront récupérées clandestinement par Israël.

En 1990, la vente par les Etats-Unis de 28 chasseurs F 16-A dont l'achat était déjà réglé par le Pakistan avait été annulée après un vote du Congrès américain.

Sur fond de sanctions internationales, la Russie a de son côté suspendu ses livraisons de missiles sol-air S-300 à la Syrie.

Dans un domaine non militaire, la centrale nucléaire de Bouchehr (Iran) a connu d'importants retards. La société allemande Kraftwerk Union (KWU, filiale de Siemens) a interrompu en 1979 lors de la révolution islamique en Iran la construction de cette centrale. La Russie, qui a ensuite pris la relève, avait aussi multiplié les retards, certains responsables iraniens accusant Moscou d'avoir ralenti les travaux pour des "raisons politiques".

Les bâtiments de classe Mistral sont des porte-hélicoptères amphibies d'assaut.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités