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Schäuble dubitatif sur l'opportunité d'un Français commissaire européen

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble le 18 juillet 2014 à Paris, pour une rencontre organisée par la fondation Robert Schuman sur l'avenir de l'Eurozone  [Miguel Medina  / AFP] Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble le 18 juillet 2014 à Paris, pour une rencontre organisée par la fondation Robert Schuman sur l'avenir de l'Eurozone [Miguel Medina / AFP]

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a émis des doutes vendredi sur l'opportunité d'attribuer à un Français le portefeuille des affaires économiques et monétaires de la Commission européenne, un poste clé pour faire respecter la rigueur budgétaire.

Interrogé par la radio publique allemande Deutschlandfunk sur des propos récents qu'il avait tenus, hostiles à la candidature de Pierre Moscovici compte tenu des déficits français élevés, M. Schäuble a assuré qu'ils "ne visaient pas la personne de M. Moscovici", son ancien homologue qu'il "estime beaucoup".

Mais, il a justifié ses doutes quant à sa candidature. "Quelle serait la réaction de l'opinion publique, pas seulement en France mais dans toute l'Europe, si un tel poste était occupé par un candidat français?", a-t-il demandé. "Les sages qui en décident doivent aussi y penser avant de faire leur choix. Et c'est d'ailleurs ce qu'ils font", a déclaré M. Schäuble.

Il a répété que la France ne devait pas bénéficier de délai supplémentaire pour réduire son déficit budgétaire. "La France a déjà obtenu à deux reprises plus de temps. Le seul fait d'en débattre (...) ne crée pas de la confiance mais au contraire de l'incertitude", a-t-il dit.

La France s'est engagée à ramener son déficit public dans les clous européens, soit en deçà de 3% du PIB, fin 2015. Elle a obtenu pour cela un délai de deux ans.

"La France est trop chère et à cause de cela sa compétitivité n'est pas assez bonne", a jugé M. Schäuble, tout en apportant son soutien aux mesures récemment mises en oeuvre par le gouvernement français pour baisser les charges des entreprises et réduire les dépenses publiques. C'est "ce que nous recommandions depuis des années", a-t-il dit.

Les Français font actuellement "ce qu'il faut, en allégeant les charges des entreprises pour stimuler l'investissement (...) et en même temps réduire le déficit élevé" des comptes publics, a-t-il ajouté, ce félicitant que son homologue français Michel Sapin lui ait précisé ces mesures lors d'une visite jeudi à Berlin.

Les dirigeants européens ayant été incapables de s'entendre cette semaine sur les nominations à la tête de l'UE, le prochain président de la Commission Jean-Claude Juncker va prendre les manettes pour constituer son équipe.

Chaque capitale européenne doit désigner son candidat pour un poste au sein de la nouvelle Commission européenne de Jean-Claude Juncker d'ici fin juillet. La France devrait nommer l'ancien ministre socialiste Pierre Moscovici, même si ce dernier ne fait pas l'unanimité, même dans le camp français.

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