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Les écologistes restent divisés après leur sortie du gouvernement

La sénatrice Marie-Christine Blandin, qui a démissioné mercredi d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), aux côtés de Cécile Duflot le 24 septembre 2010 [Philippe Huguen / AFP/Archives] La sénatrice Marie-Christine Blandin, qui a démissioné mercredi d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), aux côtés de Cécile Duflot le 24 septembre 2010 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

A un mois des universités d'été, la démission de la sénatrice Marie-Christine Blandin d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) traduit la division des écologistes sur la stratégie à adopter depuis qu'ils ont quitté le gouvernement.

La sénatrice n'a pas mâché ses mots mercredi pour expliquer son départ: "Je ne me retrouve plus dans l'exacerbation des invectives sur les listes, dans des volte-face de postures entre complaisance et radicalité, dans des congrès où les affrontements et fusion après jeux de rôle se préparent des mois à l'avance, où un talent n'aura pas la chance d'émerger s'il n'est pas dans le bon courant."

Ce n'est là que le énième épisode des affrontement internes au sein du parti depuis que Cécile Duflot et Pascal Canfin, ministres jusqu'en mars, ont décidé de ne pas participer au gouvernement Valls.

Une décision prise de "manière un peu personnelle", ont reproché plusieurs cadres du parti parmi lesquels les coprésidents du groupe EELV à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili et François de Rugy. Celui-ci ne décolère pas. "Il est vrai aussi que l'écologie serait sans doute moins absente des discours si les écologistes n'étaient pas absents du gouvernement..." a-t-il par exemple tweeté après l'interview de François Hollande le 14 juillet.

"On est reparti dans la division et le retour des chapelles", déplore auprès de l'AFP Jean-Vincent Placé, chef du groupe écologiste au Sénat. "Le ressenti (de Marie-Christine Blandin) et cette lassitude vis-à-vis du parti. (...) Je partage pas mal de choses sur le fond", ajoute-t-il.

"Il va falloir se poser et parler stratégie. Est-ce qu'on veut entrer dans une stratégie de +l'autre gauche+ ou continuer à essayer de faire quelque chose avec le PS et le PCF?" ajoute ce partisan de la "participation critique" à la majorité.

- 'C'est la déprime' -

"Il y a un problème de ligne politique, les choses n'ont pas changé depuis ce que nous disions déjà au congrès" du mois de novembre, renchérit auprès de l'AFP Christophe Rossignol, qui portait la motion Via Ecologica.

"Le parti est dans une logique de tiraillement entre l'extrême gauche et la vassalité au PS", ajoute-t-il.

"Ce sont des pompiers pyromanes. Ce sont ceux qui créent des chapelles qui dénoncent leur existence", rétorque David Cormand, secrétaire national adjoint d'EELV qui dénonce "une tentation de la régression". Il rappelle "tout le travail fait depuis dix ans pour avoir notamment des statuts plus clairs, plus lisibles et plus de transparence".

Les coprésidents du groupe EELV à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili et François de Rugy, le 7 avril 2014 à l'Hôtel Matignon [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Les coprésidents du groupe EELV à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili et François de Rugy, le 7 avril 2014 à l'Hôtel Matignon

"Si des gens ne sont pas contents du choix de ne pas participer au gouvernement, OK! Mais ce n'était pas un choix personnel", ajoute-t-il, rappelant que le "conseil fédéral a voté" la non-participation au gouvernement.

Quant aux critiques apportées par Marie-Christine Blandin, "rien de nouveau", selon le responsable écologiste. "Il y a une lassitude, un phénomène qui se retrouve partout à gauche, c'est la déprime", explique-t-il. "Il peut y avoir un déclencheur qui est la tonalité des échanges", dit-il "mais Marie n'est pas une oie blanche, elle connaît le parti".

"On a traversé une année chargée avec le congrès, deux élections, la sortie du gouvernement", souligne Julien Bayou, porte-parole du parti. "La ligne d'EELV est claire: on est effaré par l'absence de vision écologique du gouvernement et l'austérité à tout crin conduit dans le mur", résume-t-il.

"Le débat est nécessaire au sein du parti", souligne le porte-parole. "Les universités d'été vont clarifier les choses. Il y aura deux ou trois lignes politiques et certains vont devoir choisir", assure Christophe Rossignol visant Cécile Duflot dont il dit "ne pas savoir où elle se situe: une carrière, ce n'est pas une ligne politique".

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