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Sénat : vers un basculement à droite en septembre ?

Le Premier ministre Manuel Valls (en bas) au Sénat à Paris le 9 avril 2014 [Francois Guillot / AFP/Archives] Le Premier ministre Manuel Valls (en bas) au Sénat à Paris le 9 avril 2014 [Francois Guillot / AFP/Archives]

Le Sénat, à gauche depuis 2O11 avec une très courte majorité, pourrait basculer à droite lors de son prochain renouvellement partiel le 28 septembre, conséquence directe des succès de l'opposition aux municipales puisque les sénateurs sont élus essentiellement par les représentants des communes.

 

Autre interrogation de ce scrutin, l'entrée inédite d'un sénateur du Front national au Palais du Luxembourg, à la suite, là aussi, de la poussée du parti d'extrême-droite dans des communes du sud-est.

La gauche dispose actuellement d'une très faible majorité dans la Haute assemblée, avec 178 sièges sur 348. En septembre, 180 sénateurs seront renouvelés au suffrage universel indirect par un collège comprenant les députés, les conseillers généraux et régionaux et des représentants des communes de leurs départements. Ces derniers forment 95% des votants.

C'est la vague rose des municipales de 2008 qui a permis au Sénat de basculer de droite à gauche, en deux temps.

Les sénatoriales qui ont suivi le scrutin, en septembre de la même année, ont été marquées par une poussée de la gauche, avec un gain de 21 sièges.

En 2011, à l'occasion du renouvellement sénatorial suivant, la gauche unie (PS, communistes, écologistes, PRG, divers) a conquis 25 sièges, remportant ainsi la majorité absolue. Pour la première fois depuis le radical Gaston Monnerville, en 1968, un président de gauche, le socialiste Jean-Pierre Bel, est élu président de la Haute Assemblée. Cette victoire a été interprétée comme la préfiguration du succès de François Hollande à la présidentielle de 2012.

Mais avec le succès de la droite aux dernières municipales, les sénateurs s'attendent à un retournement de tendance.

 

Dans un mouchoir de poche

Avec une interrogation toutefois, résumée par le patron des sénateurs UMP, Jean-Claude Gaudin: "Est-ce que ce sera suffisant pour permettre l'alternance cette année ou faudra-t-il attendre 2017", année du prochain renouvellement.

Pour Didier Guillaume, le président du groupe PS, les jeux ne sont pas faits. "Certes la droite va progresser", reconnaît-il. "Mais la série de cette année ne lui est pas favorable, en particulier l'UMP qui aura 77 de ses 130 sénateurs renouvelables". Il souligne aussi que chaque élection sénatoriale est une élection départementale. Plus que les questions nationales, ce sont les enjeux locaux qui comptent, selon lui. Et de prédire que le scrutin va se jouer dans un mouchoir de poche.

Mais, à droite, les candidats affûtent leurs arguments de campagne: ils dénoncent la baisse des dotations aux collectivités, qui vont devoir se serrer la ceinture alors que, selon eux, l'Etat ne fait pas un effort identique. Ils soulignent que la réforme des rythmes scolaires est mise en place par les communes sans compensation financière à long terme et ils critiquent la réforme territoriale.

Si le Sénat bascule à droite, les choses y seront un peu plus compliquées pour le gouvernement. Il peut toutefois compter sur l'Assemblée qui a le dernier mot et où le PS est majoritaire. Et déjà actuellement, il est régulièrement mis en minorité au Sénat, en particulier sur les projets de loi budgétaires qui rencontrent l'opposition des sénateurs communistes.

Cette année seront renouvelés les sénateurs des départements compris, par ordre alphabétique, entre l'Ain (01) et l'Indre (37), puis du Bas-Rhin (67) à l'Yonne (89), hors ceux de l'Ile-de-France, ainsi que ceux de Guyane, de Polynésie française, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, des Iles Wallis et Futuna. A cette liste s'ajoutent deux sièges de sénateurs démissionnaires, dont celui de Jean Arthuis élu en mai au Parlement européen.

D'autres personnalités du Palais du Luxembourg tirent leur révérence: l'ancien président du Sénat Christian Poncelet, élu des Vosges, qui met fin à une carrière parlementaire débutée en 1962. Et l'ancien ministre de Mitterrand, Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC et représentant du Territoire de Belfort.

Jean-Pierre Bel a également annoncé qu'il jetait l'éponge. Parmi les candidats à sa succession figurent les UMP Gérard Larcher, Jean-Pierre Raffarin et Philippe Marini, et la centriste Nathalie Goulet. L'élection du prochain président du Sénat aura lieu le 1er octobre, jour où commencera le mandat des nouveaux sénateurs.

 

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