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Défense: Morin demande de supprimer la composante aérienne de la force nucléaire

Hervé Morin (G) le 24 juin 2014 à l'Assemblée nationale à Paris [Dominique Faget / AFP] Hervé Morin (G) le 24 juin 2014 à l'Assemblée nationale à Paris [Dominique Faget / AFP]

L'ancien ministre de la Défense Hervé Morin (UDI) demande à nouveau, pour des raisons budgétaires, la suppression de la composante aérienne de la force nucléaire française pour ne garder que sa composante maritime, dans un entretien au Journal du dimanche.

Il faut, selon lui, "repenser le format de notre armée". "De coup de rabot en coup de rabot, nous sommes devenus – hélas – une puissance militaire de même rang que les autres pays européens. Il faut donc bâtir un seul corps expéditionnaire de 10.000 hommes, mais avec davantage de moyens qu’aujourd’hui, et capable de mener en toute autonomie des opérations extérieures comme au Mali", déclare-t-il à la veille du défilé du 14 juillet et de l'interview télévisée du président François Hollande.

Le député de l'Eure réaffirme, comme il l'a déjà fait à plusieurs reprises, qu'on "ne peut pas maintenir les deux composantes, aérienne et maritime, de notre dissuasion nucléaire". "30 à 40 % de notre effort militaire seront bientôt accaparés par l’arme nucléaire. Or, aujourd’hui, on a besoin des drones, des avions de transport de troupes… Je propose donc de supprimer la composante aéroportée de notre arme nucléaire", qui coûte de 300 à 400 millions d'euros par an.

"Le maintien de cette composante aérienne nous oblige à conserver des crédits d’études, des escadrons aériens. Je rêverais de maintenir les deux composantes mais je dis, le cœur brisé, que dans le contexte budgétaire actuel, ça ne peut plus être ceinture et bretelles (...) Est-ce que les Anglais se sentent moins bien protégés avec leur seule force sous-marine ?", ajoute M. Morin.

De toute façon, selon lui, "la vérité c’est qu’en 2017, le prochain président de la République sera obligé de prendre cette décision sur la composante aérienne".

Interrogé sur la sanctuarisation du budget de la défense promise par le chef de l'Etat, M. Morin juge qu'elle n'est que que "de façade".

"On évoque désormais le chiffre de 1,5  milliard d’économies à réaliser sur la période 2014-2017. Il s’agit à nouveau d’une promesse non tenue de François Hollande, qui se fait encore une fois sur le dos des forces armées. La vérité c’est que notre défense va mal, que le moral des militaires est abominable", affirme-t-il.

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