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Cent jours à Matignon : Valls a réussi à imposer sa méthode

Manuel Valls au Sénat.[AFP]

Nommé au lendemain de la débâcle des municipales, Manuel Valls avait deux défis majeurs devant lui : apaiser la grogne des Français, et plus particulièrement celle des électeurs de gauche, mais aussi faire oublier les couacs qui ont émaillé le début du quinquennat.

 

Cent jours plus tard, le contrat paraît dans l’ensemble réussi. D’abord parce que s’il a perdu quelques points dans les sondages, le Premier ministre conserve une cote de popularité confortable (53 % d’approbation dans le dernier baromètre Ifop/Paris Match).

Mais aussi parce que le chef du gouvernement, également connu pour être autant à l’aise en conférence de presse que sur le terrain, a su imposer sa méthode dans la gestion des dossiers.

 

Un Premier ministre intraitable

A peine arrivé rue de Varenne, l’ex-ministre de l’Intérieur s’est personnellement engagé dans la campagne des européennes en multipliant les meetings.

Si une nouvelle défaite du PS semblait inévitable, le chef du gouvernement a toutefois affiché sa différence avec son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, à qui certains avaient reproché d’être resté trop en retrait pendant les municipales.

Surtout, Manuel Valls, ardent défenseur d’un «réformisme assumé», s’est montré intraitable depuis trois mois, que ce soit pendant la grève des cheminots contre la réforme ferroviaire ou face aux intermittents en colère contre la réforme de leur assurance chômage.

Reléguant aux oubliettes les couacs et les «reculades» qui avaient été monnaie courante sous le gouvernement Ayrault, ces exercices de fermeté ont été payants et pourraient même avoir bénéficié légèrement au président Hollande (25 % d’approbation, en hausse de 5 points dans le baromètre Ifop/Paris Match).

En revanche, en cédant au patronat sur le compte pénibilité (qui sera partiellement reporté à 2016), le Premier ministre a irrité les syndicats. Jean-Claude Mailly (Force ouvrière), l’a accusé hier dans Le Figaro, d’avoir du «mépris» à leur égard.

 

Un «patron» rassembleur

Jugé par certains «pas assez à gauche» pour durer, Manuel Valls s’est également attelé à déminer et rétablir le dialogue avec une majorité rétrécie, notamment sur les questions d’économies budgétaires.

«Le Premier ministre est aussi un patron qui a à cœur de rassembler», souligne un de ses proches, le sénateur-maire d’Alfortville, Luc Carvounas, rappelant qu’il a reçu à plusieurs reprises à Matignon les députés PS frondeurs et certains Verts.

De fait, les premiers sont majoritairement rentrés dans le rang lors du vote du budget rectificatif la semaine dernière, et les seconds, tout en étant désormais hors du gouvernement, sont restés des alliés fidèles.

Pour faire passer la réforme territoriale, controversée jusque dans son propre camp, le chef du gouvernement compte appliquer la même recette : un savant mélange d’autorité et de consensus.

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