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Conférence sociale : une réunion sous tension

François Hollande, le 30 juin 2014 à Paris [Philippe Wojazer / Pool/AFP]

La troisième conférence sociale du quinquennat de François Hollande commence alors que les syndicats brandissent la menace du boycott.

 

Un exercice d’équilibriste s’annonce pour le gouvernement. La conférence sociale, qui réunit représentants du patronat et des salariés, membres de l’exécutif et responsables des collectivités territoriales, s’ouvre ce lundi au palais d’Iéna, à Paris, dans un climat électrique.

La première édition, en 2012, avait été marquée par l’euphorie à l’issue de la victoire de la gauche, tandis que, l’année suivante, un sommet studieux avait laissé les partenaires sociaux sur leur faim. Cette fois, le fossé s’est creusé entre un patronat qui dénonce les charges pesant sur les entreprises, et des syndicats qui accusent le pouvoir de céder au Medef. Le gouvernement aura donc la lourde tâche, aujourd’hui et demain, de garder tout le monde autour de la table des négociations.

 

La menace du boycott

Les tensions ont atteint leur paroxysme la semaine dernière. Et c’est le patronat qui a dégainé le premier, lundi, la menace de boycott. Le président du Medef, Pierre Gattaz, avait alors exigé un report du compte pénibilité, l’une des mesures phares de la réforme des retraites, de janvier 2015 à janvier 2016, contre l’assurance de sa participation à la grand-messe annuelle. Une exigence satisfaite par le Premier ministre, Manuel Valls, deux jours plus tard. Il n’en fallait pas plus à certains syndicats pour annoncer la mort du dialogue social et menacer à leur tour de bouder les festivités.

Solidaires a déjà prévenu que la conférence sociale se ferait sans lui, tandis que la CGT et FO, qui doivent se prononcer ce lundi sur leur ligne de conduite, ont conditionné leur participation aux réponses que l’exécutif allait apporter à leurs revendications. Ils s’opposent en cela aux réformistes de la CFDT dont le numéro un, Laurent Berger, a refusé d’appliquer la politique de la chaise vide, tout en regrettant un «coup porté» au dialogue social. Quant à la CFTC, elle s’est dite partisane d’un débat «sans tabou et sans les postures idéologiques qui dénaturent les échanges».

 

Priorité à l’emploi

Tout l’enjeu pour le gouvernement sera donc d’abord de redonner un second souffle au dialogue social, méthode devenue la marque du quinquennat de François Hollande et qui semble aujourd’hui en perte de vitesse.

Manuel Valls s’est voulu optimiste ce week-end, ne «doutant pas» que les partenaires sociaux «seront autour de la table» pour faire le point sur les mesures déjà enclenchées ou à venir en matière d’emploi. L’exécutif, qui a promis d’«apporter des solutions concrètes» à un taux de chômage toujours plus élevé, compte aussi sur ce rendez-vous pour faire le bilan du pacte de responsabilité et des engagements des entreprises en termes d’embauche dans le cadre de ce dispositif. Les jeunes et les seniors devraient avoir la priorité, et de nouvelles avancées pour relancer l’apprentissage sont attendues.

Enfin, la conférence sera l’occasion pour Manuel Valls d’esquisser les grandes lignes de l’année sociale à venir. Le Premier ministre, qui s’exprimera demain pour la clôture de l’événement, cent jours après son arrivée à Matignon, doit encoretracer l’avenir de son gouvernement.

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