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Sarkozy, Herzog, Azibert: les protagonistes de l'enquête pour trafic d'influence

Montage photo avec l'avocat Thierry Herzog (g), en avril 2013, et son client Nicolas Sarkozy, en mars 2014 à Nice [Mehdi Fedouach-Valery Hache / AFP/Archives] Montage photo avec l'avocat Thierry Herzog (g), en avril 2013, et son client Nicolas Sarkozy, en mars 2014 à Nice [Mehdi Fedouach-Valery Hache / AFP/Archives]

Un ancien chef de l'Etat, une star du barreau de Paris, un grand commis de la magistrature et de discrets magistrats financiers : les protagonistes de l'affaire qui vaut une garde à vue historique à Nicolas Sarkozy.

. Nicolas Sarkozy, 59 ans. Il est le premier ancien chef d'Etat de l'Histoire en garde à vue et devait être présenté dans la nuit de mardi à mercredi à des juges qui pourraient le mettre en examen. Battu à la présidentielle de 2012, sa volonté d'effectuer son retour politique tourne au secret de Polichinelle. Si le trafic d'influence devait être finalement démontré, il en aurait été un bénéficiaire potentiel. Les policiers cherchent à établir s'il a tenté d'obtenir illicitement, via son avocat, Thierry Herzog, des informations couvertes par le secret sur une décision attendue de la Cour de cassation dans l'affaire Bettencourt. La haute juridiction devait se prononcer sur la validité de la saisie de ses agendas présidentiels, qu'il contestait. Leur contenu était susceptible d'intéresser des magistrats enquêtant dans d'autres dossiers, notamment l'arbitrage Tapie.

. Thierry Herzog, 58 ans. Mis en examen mardi soir, il connaît Nicolas Sarkozy depuis plus de 30 ans. Les deux hommes se sont liés aux confins des années 1970 et 1980 quand ils embrassaient la profession d'avocat. Me Herzog a été de tous les combats judiciaires de son ami, le représentant dans le scandale Clearstream (où Nicolas Sarkozy était partie civile) et obtenant son non-lieu dans l'affaire Bettencourt. Outre les affaires politico-financières, il est un habitué des dossiers de grand banditisme. Me Herzog est une star parmi les avocats pénalistes de Paris. Quand il a été visé par des perquisitions dans l'affaire qui lui vaut sa garde à vue, il a reçu le soutien appuyé de nombreux confrères, Hervé Temime, Eric Dupond-Moretti ou encore Jacqueline Laffont. Il est en garde à vue depuis lundi.

Gilbert Azibert pose dans son bureau, le 24 juillet 2008 au ministère de la Justice à Paris [Thomas Coex / AFP/Archives]
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Gilbert Azibert pose dans son bureau, le 24 juillet 2008 au ministère de la Justice à Paris

. Gilbert Azibert, 67 ans. Ce haut magistrat a une image clairement marquée à droite. Il fut considéré comme un garde des Sceaux bis quand il a dirigé le cabinet de Rachida Dati. Si elle lui a valu de solides inimitiés, sa carrière fut brillante, jusqu'à ce qu'il trébuche à la dernière marche, battu par l'ancien procureur de Paris, Jean-Claude Marin, pour le poste très convoité de procureur général près la Cour de cassation. Il est aujourd'hui avocat général dans une chambre civile de la plus haute juridiction. Les enquêteurs tentent de déterminer s'il a été tenté de fournir des informations, qu'il n'était pas censé détenir, au camp Sarkozy en échange de la promesse d'un poste de prestige à Monaco, point d'orgue d'un parcours jusqu'alors sans accroc. Il a été mis en examen mardi soir.

. Patrick Sassoust, 55 ans. Placé en garde à vue deux jours, cet autre avocat général à la Cour de cassation, qui a été un subordonné de Gilbert Azibert, ne devrait pas être présenté aux juges.

. Les juges financiers. Le dossier pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction est instruit par Patricia Simon et Claire Thépaut. Cette dernière est l'ancienne patronne du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), ce qui lui a valu des critiques de la droite. Au pôle financier du TGI de Paris, Renaud van Ruymbeke, Roger Le Loire, Serge Tournaire et Guillaume Daïeff travaillent sur plusieurs enquêtes qui empoisonnent le camp Sarkozy : sondages de l'Elysée, accusations de financement libyen, Bygmalion, arbitrage Tapie...

. Les avocats. Ils sont montés au créneau quand leur confrère Thierry Herzog a été perquisitionné et beaucoup se sont offusqués qu'aient pu être écoutées ses conversations avec son client Nicolas Sarkozy. Ils ont aussi mis en garde contre toute perquisition de leur barreau. Car les enquêteurs se demandent si ce n'est pas par ce biais que Nicolas Sarkozy, également avocat, a été informé de son placement sur écoute. En effet, le barreau doit être informé d'une telle mesure. Il était donc dans la boucle.

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