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Le Pen père renvoie le FN à ses "origines peu recommandables"

Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine Le Pen le 1er mai 2014 à Paris  [Pierre Andrieu / AFP/Archives] Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine Le Pen le 1er mai 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]

La nouvelle saillie "transgressive" du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen renvoie le parti d'extrême droite à ses "origines peu recommandables" et menace la stratégie de "dédiabolisation" de sa fille, estiment mardi des éditorialistes.

 

Alors que Marine Le Pen s'est employée depuis trois ans à "tenter de faire oublier le vieux socle xénophobe et antisémite" du FN, son père octogénaire revient "inlassablement" au "fondement du courant politique qu'il incarne depuis près de 40 ans", écrit le Monde. Et ce "avec sa méthode habituelle, la saillie ricanante et transgressive" qui devrait servir de "piqûre de rappel pour tous les démocrates et républicains."

Dans une vidéo postée la semaine dernière sur le site internet du FN et retirée depuis, M. Le Pen répond en riant à propos du chanteur Patrick Bruel, de confession juive, "on fera une fournée la prochaine fois".

Les déclarations de M. Le Pen "renvoient le Front national à ses origines peu recommandables : un groupuscule d’anciens +collabos+, d’ex-partisans de l’Algérie française et d’ultranationalistes...Et elles donnent des arguments à ceux qui pensent comme Nigel Farage, le leader de l’Ukip britannique, que +l’antisémitisme reste dans l’ADN+ du FN", renchérit Stéphane Dupont dans Les Echos.

Le Pen père rappelle à sa fille "que son parti a des racines d'extrême droite, fascistes et antisémites, racines qu'elle aurait mis tant d'ardeur à ripoliner. À la peinture à l'eau", dénonce Michel Guilloux dans l'Humanité.

"Décidément incurable", Jean-Marie Le Pen s'est livré à ce rappel, selon Jacques Camus, (Groupe Centre France) "avec cette malice gourmande et vacharde que mettent les gérontes vaguement aigris à torpiller les ambitions de leurs insolents successeurs".

"Quand Marine +dédiabolise+, Jean-Marie +transgresse+", résume Bruno Dive (Sud-Ouest).

Et selon Laurent Bodin (L'Alsace) "le puant jeu de mots aux relents antisémites" du "président d'honneur du FN, révèle au grand jour le désaccord de fond qui pointe entre le vieil homme, jamais avare d'une provocation, et sa fille" qui tente de faire du FN "une formation politique fréquentable".

"Aux yeux de la justice qui l'a condamné à plusieurs reprises, le fondateur du Front National est depuis des décennies un récidiviste notoire de +l'antisémitisme insidieux+ distillé à mots choisis", souligne Dominique Garraud (La Charente Libre)

Le "diable vient de sortir de sa boîte", ironise Jean-Michel Servant du Midi Libre.

Mais "s'il faut tuer le père comme nous dit la psychanalyse, Marine Le Pen ne semble pas prête à s'affranchir de la tutelle nauséabonde du président d'honneur et à vie du FN", analyse Alain Dusart dans l'Est Républicain. Car "chez les Le Pen, l'hydre fasciste ressurgit toujours."

 

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