En direct
A suivre

Européennes : le branle-bas de combat en France

Le président François Hollande lors de son allocution. [AFP]

Après le choc, l’alerte a été sonnée. Au lendemain des élections européennes, marquées par une large victoire du Front national (24,85 %) et un nouveau revers du PS (13,98 %), l’exécutif a tenté hier de reprendre la main.

 

Dans une allocution à l’Elysée diffusée à 20h, le chef de l’Etat, François Hollande, a déclaré que les élections européennes avaient "livré leur vérité, elle est douloureuse". En conséquence de quoi, il entend "réaffirmer au Conseil européen (aujourd’hui) que la priorité c’est la croissance, c’est l’emploi, c’est l’investissement", une ligne de conduite qui "ne peut pas dévier en fonction des circonstances".

Toute la journée, les proches du président avaient aussi été envoyés au feu pour déminer le terrain. Dès 7h30 sur RTL, le Premier ministre, Manuel Valls, avait affirmé qu’il ne fallait pas changer de "feuille de route" et demandé du "temps", se prononçant en faveur de nouvelles baisses d’impôts.  

 

Appels à l’unité à gauche

Mais la tâche s’annonce compliquée. Car au sein de la majorité, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un changement de cap.

Des députés socialistes qui s’étaient abstenus sur le plan d’économies, fin avril, ont annoncé hier préparer une "plateforme" économique et sociale, pour "sortir de l’impasse" après ce qu’ils considèrent comme un "21 avril européen".

Mettant en cause "les politiques d’austérité" du gouvernement, Julien Dray (gauche du PS), a, lui, appelé le chef de l’Etat, dans Le Parisien, à "tendre la main à toutes les forces de gauche". Un "rocessus de dialogue" également souhaité par le PCF.

Et pour cause, l’analyse du scrutin démontre que, plus que jamais, le vote FN a progressé chez les ouvriers (43 %), les employés (38 %), les chômeurs (37 %) et même les moins de 35 ans (30 %) mais aussi que la majorité des électeurs (69 %) a déclaré avoir voté pour sanctionner l’exécutif (sondage Ipsos/Steria).

 

Crise ouverte à l’UMP 

Du côté de l’UMP, qui a dû se contenter dimanche de la deuxième place (20,80 %), l’arrivée en tête du FN a également provoqué un séisme.

"L’UMP a été créée en 2002 pour faire rempart au FN (…) Et nous ne profitons pas de la faiblesse historique du PS. Il y a un sujet qui doit appeler  de notre part une réaction", a admis hier matin, sur iTélé, l’ex-ministre UMP Luc Chatel.

Alors que le bureau national du parti doit se réunir ce soir pour tirer les conséquences de ces résultats, certains ténors ont déjà évoqué des pistes. "Nous avons besoin d’une thérapie de groupe", a lancé Luc Chatel.

L’ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a, lui, été plus précis, proposant une "initiative commune" avec l’UDI afin d’éviter la mise en place d’une opposition "bipolaire" ou encore la création d’un"conseil d’éthique et de gouvernance" à l’UMP pour faire la lumière sur l’affaire Bygmalion.

Allant encore plus loin, le député Bernard Debré, proche de François Fillon, a quant à lui clairement appelé sur France Bleu au départ du président du parti, Jean-François Copé, soupçonné de favoritisme dans cette affaire. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités