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Ayrault retrouve les bancs de l'Assemblée

François Hollande et Jean-Marc Ayrault, alors député, à l'Assemblée National le 23 février 2010 à Paris  [Mehdi Fedouach / AFP/Archives] François Hollande et Jean-Marc Ayrault, alors député, à l'Assemblée National le 23 février 2010 à Paris [Mehdi Fedouach / AFP/Archives]

Un mois après avoir été congédié de Matignon, l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault a retrouvé mardi les bancs de l'Assemblée nationale en se disant, dans un entretien à l'AFP, "tout à fait serein" et sans "aucune amertume".

 

"Je suis tout à fait serein, détendu (...) Sans aucune amertume (...) Je suis dans l'état d'esprit de celui qui a quitté Matignon avec dignité et j'ai bien l'intention de garder cette ligne de conduite", a-t-il déclaré par téléphone dans sa première intervention depuis son départ de Matignon au lendemain de la débâcle des municipales.

C'est la première fois depuis plus de 35 ans que celui qui a été maire -d'abord de Saint-Herblain (1977-1989) puis de Nantes (1989-2012)- n'exerce plus de mandat exécutif.

Mais si le désormais député de Loire-Atlantique, qui s'est "ressourcé" lors d'un voyage au Vietnam avec son épouse Brigitte, retrouve "une liberté" qu'il "n'avait plus", il souligne avoir "le sens du devoir", "qui est celui de tout faire pour contribuer à aider mon pays à réussir".

"Aujourd'hui 6 mai, c'est le début de la troisième année du quinquennat" de François Hollande et "je lui souhaite la réussite", qui sera "la réussite de la France".

Au Palais Bourbon, Jean-Marc Ayrault siégera à la commission des Affaires étrangères -"ce sont des questions qui me passionnent"- et va "avancer peu à peu", "prendre (ses) marques".

"Je suis content de retrouver mes habitudes de député", confie celui qui a été élu pour la première fois député de Loire-Atlantique en 1986 et qui a présidé le groupe socialiste entre 1997 et 2012.

"Je connais bien les députés, je connais leur sensibilité et je me souviens leur avoir dit quand j'étais Premier ministre +je suis resté l'un des vôtres+", ajoute-t-il.

 

'Pas de commentaire' sur Valls

S'il entend être assez discret dans ses interventions ces prochains mois, M. Ayrault va consacrer sa "première déclaration publique" à l'Europe lors d'un meeting pour les élections européennes le 12 mai dans sa ville de Nantes, aux côtés du social-démocrate allemand Martin Schulz, qui brigue la présidence de la Commission européenne.

Revenant sur ses deux ans comme chef du gouvernement, M. Ayrault avoue au moins un "regret": "On aurait pu mieux expliquer aux Français -j'y prends ma part- +voilà l'état réel du pays+". Le président François Hollande a d'ailleurs fait le même aveu mardi matin sur BFM-TV/RMC.

Passation de pouvoir entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à Matignon, le 1er avril 2014 [Lionel Bonaventure / AFP]
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Passation de pouvoir entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à Matignon, le 1er avril 2014

En juillet 2012, lors de "ma déclaration de politique générale", "j'aurais aimé le faire plus, sans dramatiser à outrance mais en mettant plus chacun face à ses responsabilités" notamment la droite "qui nous avait laissé le pays dans l'état où on l'a trouvé" avec "une France qui avait perdu en compétitivité". "Mais bon voilà...", ajoute-t-il sans s'étendre.

L'Elysée n'était alors pas sur la même ligne que lui et voulait jouer l'apaisement après la présidentielle.

Quel regard porte-t-il sur les débuts de son successeur à Matignon, Manuel Valls ? "N'attendez pas de moi que je me lance dans des commentaires sur les uns ou sur les autres", coupe-t-il court.

Il n'a même pas été froissé par la pique du nouvel hôte de Matignon, qui a regretté la semaine dernière que les parlementaires n'aient "pas été assez écoutés" pendant deux ans ? "Je n'ai pas de commentaire là-dessus, ça n'a aucun intérêt", lâche M. Ayrault.

Tout juste s'autorise-t-il une mise en garde sur l'unité de la majorité alors que les Verts ont refusé de participer au gouvernement Valls et que 41 députés PS se sont abstenus sur le programme de stabilité: "Ce qui est essentiel pour réussir, c'est le rassemblement des forces de progrès, donc il y a du travail à faire. C'est la responsabilité des uns et des autres: l'exécutif, le législatif, les formations politiques..."

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