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Valls recherche l’union

Le Premier ministre Manuel Valls.[PATRICK KOVARIK / AFP]

"C’est un moment déterminant." Manuel Valls en était bien conscient en écrivant, hier, une lettre aux députés socialistes : le vote du programme de stabilité, aujourd’hui à l’Assemblée, est une étape cruciale de son mandat de Premier ministre.

 

Ce texte fixe en effet la stratégie budgétaire du gouvernement, prévoyant notamment 50 milliards d’euros d’économies pour les trois ans à venir afin de ramener le déficit de la France à 3 % l’an prochain.

Si ce vote n’a qu’une valeur consultative, son rejet ou une forte abstention à gau­che n’en resteraient pas moins un très mauvais message politique, que Manuel Valls veut absolument éviter.

Le Premier ministre a donc multiplié les compromis pour rallier les élus à sa cause.

 

Le rassemblement à tout prix

Dimanche, déjà, il s’était dit "confiant" sur l’issue du vote.

La majorité du groupe socialiste lui reste fidèle, considérant, à l’instar du premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, qu’il faut "faire bloc" derrière l’exécutif. Hier, le bureau national du PS a d’ailleurs adopté à 66 %, lors d’un vote extraordinaire, une résolution de soutien au programme de stabilité.

Mais nombreux sont ceux, sur l’aile gauche du parti et chez les proches de Martine Aubry ou François Hollande, qui ne l’entendent pas de cette oreille. Des voix discordantes se sont élevées pour protester contre les coupes budgétaires, jugées défavorables aux plus modestes, et des schémas d’économies alternatifs ont même été présentés.

Pour calmer la fronde, Manuel Valls a finalement consenti, hier, à lâcher du lest. Au nom de la "justice sociale", le Premier ministre a annoncé que le report d’un an de la revalorisation des retraites ne concernerait pas les pensions inférieures à 1.200 euros mensuels. Ainsi, "6,5 millions de personnes verront leur pouvoir d’achat intégralement préservé".

En outre, conformément aux revendications des députés PS, le "plan pauvreté", qui prévoit notamment une hausse du RSA, sera bien mis en œuvre au 1er septembre 2014, et non renvoyé à 2015 comme prévu.

Sujet sensible, le gel du point d’indice qui sert à calculer le salaire des fonctionnaires a également fait l’objet d’un compromis. Manuel Valls a assuré qu’il serait réexaminé "chaque année au regard de la croissance".

 

Des votes favorables à droite

Autant d’initiatives que le Premier ministre espère suffisantes pour rassembler, d’autant qu’il ne peut compter ni sur le Front de gauche, qui votera contre, ni sur les écologistes, qui hésitent entre refus et abstention.

Mais Manuel Valls pourrait en revanche recevoir du soutien de la droite. Certes, l’UMP et son président, Jean-François Copé, jugent que "le compte n’y est pas", mais ses élus avancent en ordre dispersé.

Frédéric Lefebvre a ainsi déclaré qu’il voterait pour le programme de stabilité, tandis que le proche de François Fillon, Jérôme Chartier, a choisi de s’abstenir.

Une position sensiblement identique à celle de l’UDI et son président par intérim, Yves Jégo, qui a déclaré dimanche qu’il ne pourrait "pas voter contre" un plan qui, selon lui, "va dans le bon sens". 

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