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Villers-Cotterêts ne commémorera pas l'abolition de l'esclavage

Franck Briffaut, le maire de Villers-Cotterêts du Front National (FN), le 1er avril 2014  [Francois Nascimbeni / AFP/Archives] Franck Briffaut, le maire de Villers-Cotterêts du Front National (FN), le 1er avril 2014 [Francois Nascimbeni / AFP/Archives]

La municipalité FN de Villers-Cotterêts, ville de l'Aisne où mourut le général Dumas en 1806, n'organisera pas de commémoration de l'abolition de l'esclavage le 10 mai comme cela se faisait depuis 2007, a-t-on appris mercredi auprès du maire Franck Briffaut, qui dénonce une "autoculpabilisation permanente".

"Je perçois (cette commémoration) comme étant un peu à la mode, dans le cadre d'une autoculpabilisation permanente, d'une culpabilisation systématique, alors que l'esclavage existe encore ailleurs dans le monde, malheureusement", a déclaré M. Briffaut à l'AFP, expliquant que "la mairie ne l'organisera pas".

Dans un communiqué envoyé mercredi à l'AFP, l’Association des Amis du général Dumas, né esclave à Saint-Domingue, père d'Alexandre Dumas et inhumé à Villers-Cotterêts, s'insurgeait contre des déclarations similaires de M. Briffaut dans une vidéo publiée sur le site du journal L’Express le 17 avril.

"Depuis le 10 mai 2007, (...) le préfet de l’Aisne et la municipalité de Villers-Cotterêts commémorent, tous les 10 mai, la journée de l'esclavage et de son abolition", devant une plaque apposée en 2006 à Villers-Cotterêts pour commémorer le bicentenaire de la mort du général Dumas, explique l'association.

"Villers-Cotterêts est manifestement un lieu de mémoire de l’esclavage et un site emblématique du refus du préjugé de couleur. L’association des Amis du général Dumas ne peut dès lors que condamner fermement les déclarations du maire de Villers-Cotterêts qu’elle juge extrêmement choquantes et dont elle déplore la connotation raciste", écrit-elle.

"Je n'ai aucun problème avec Dumas, je n'ai aucun problème avec les gens qui célèbrent son engagement, mais à ce moment-là, qu'on célèbre Dumas!", a rétorqué le maire. "Il fait partie du patrimoine, et je partage tout à fait son engagement. Je suis prêt à m'associer à toutes les commémorations sur Dumas".

"Si demain la commémoration de l'abolition de l'esclavage est obligatoire, je me plierai à la loi. Mais à partir du moment où j'ai le choix...", a commenté l'élu du parti d'extrême droite.

"Personne ne sera inquiété de quelque manière que ce soit s'il veut l'organiser à Villers-Cotterêts", a ajouté M. Briffaut.

L'association rappelle "qu'il appartient au préfet du département de l'Aisne de fixer le lieu de commémoration départemental de la journée du 10 mai" et appelle la préfecture "à prendre toutes dispositions pour assurer, en vertu de la loi et de son décret d’application, la continuité de la cérémonie, nonobstant les préjugés de M. Franck Briffaut".

Contactée par l'AFP, la préfecture de l'Aisne n'était pas en mesure de donner sa position dans l'immédiat.

 

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