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Emmanuelli (PS) dénonce le "catéchisme" des 3% de deficit

Henri Emmanuelli le 21 mars 2013 à l'Elysée à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives] Henri Emmanuelli le 21 mars 2013 à l'Elysée à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]

Henri Emmanuelli, député PS des Landes, a brocardé mercredi la "vulgate", le "catéchisme" autour de "l'inquiétude des marchés" et de "la nécessité absolue de respecter les pourcentages de déficits", alors qu'un Etat ne peut "diminuer sa dette sans un minimum de croissance".

"Je ne comprends pas l'espèce de catéchisme que j’entends partout sur l'inquiétude des marchés financiers, sur la nécessité absolue de respecter les pourcentages de déficits, etc. Or moi, je constate que c'est faux", a déclaré M. Emmanuelli sur LCI et Radio Classique.

"Les marchés financiers sont +surliquides+ partout. La Banque de Chine a 4.000 milliards de dollars en ce moment, il faut bien qu'elle les place! Donc dès qu'il y a soit des obligations d'Etat, soit des obligations corporate, elles sont surcouvertes, souscrites dans les heures" suivantes, a développé M. Emmanuelli.

Si le remboursement de la dette publique est "une nécessité", "je pense qu'on ne peut rembourser que si on a de la croissance. Je n'ai jamais vu un Etat diminuer sa dette s'il n'avait pas un minimum de croissance", selon l'ancien président de l'Assemblée nationale.

Or il faut "éviter la déflation qui menace. Les taux baissent, il y a eu une alerte du FMI, une alerte du chef économiste de la BCE qui dit +attention à la déflation+ et malgré cela, on continue d'avoir à Bruxelles une politique monétaire inadéquate. L'euro est beaucoup trop fort pour nos exportations. Malgré cela la BCE n'a pas bougé", a regretté M. Emmanuelli.

Il faut selon lui "faire évoluer ces institutions européennes rapidement, en particulier donner le droit au Parlement de voter un vrai budget. Si aujourd'hui il y avait un vrai budget européen et que l'on émettait des euro bonds, on émettrait 100 milliards d’euro bonds et ils seraient couverts en une matinée. On ne peut pas, on ne veut pas, on ne sait pas pourquoi."

Au plan national, l'ancien premier secrétaire du PS prône de "reconstituer notre appareil de production. Donc il faut tout mettre sur les investissements industriels."

Au sujet du programme d'économies de Manuel Valls, "il faut faire attention, il ne faut pas taper sur ceux qui dès qu'ils gagnent quelques euros vont les dépenser parce qu'ils en ont besoin". "Ne pas toucher aux petites retraites, ne pas toucher autant que faire se peut aux minimum sociaux, je suis d'accord parce que ce sera de la demande", a-t-il également déclaré.

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