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Plan d'économies : le PS hausse le ton

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux avec le Premier ministre Manuel Valls et le ministre des relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, à l'Assemblée nationale, le 16 avril 2014 [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux avec le Premier ministre Manuel Valls et le ministre des relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, à l'Assemblée nationale, le 16 avril 2014 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Les députés socialistes reçus mardi après-midi à Matignon haussent le ton face à Manuel Valls pour qu'il allège les dispositions de son plan de 50 milliards d'économies en faveur des ménages modestes.

A la veille de la présentation au Conseil des ministres de son premier texte budgétaire depuis qu'il est devenu Premier ministre, Manuel Valls recevait à 15H00 mardi une délégation de députés PS dont le président de leur groupe à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux et la rapporteure générale du Budget à la Commission des Finances, Valérie Rabault.

Ce week-end en effet, dans le but affiché de "rassembler" les socialistes sur le plan de 50 milliards d'économies annoncé la semaine dernière, plusieurs députés de la Commission des Finances ont planché sur d'autres solutions que celles élaborées par le gouvernement et les ont précisées dans une note dont Le Monde a publié lundi des extraits.

"Tout en gardant les 50 milliards d'économies et l'objectif de passer sous les 3% du PIB, on peut épargner les plus modestes et dégager un consensus à gauche", a déclaré lundi Karine Berger, une des rédactrices de cette note.

Finalement, ce sont "trois ou quatre scénarios alternatifs" qui sont proposés, a expliqué Mme Rabault mardi sur France Info. Il s'agit, a-t-elle ajouté, de maintenir l'objectif de réaliser 50 milliards d'économies dans la dépense publique d'ici à 2017 mais sans geler ni le point d'indice des fonctionnaires jusqu'en 2017 ni les prestations sociales, notamment les petites retraites, jusqu'en 2015.

"Est-ce qu'on peut faire ce même montant d'économies en ne gelant pas par exemple les prestations sociales et en épargnant aussi les petites retraites ?", a-t-elle résumé.

"Sur les modalités pour arriver à retrouver la croissance, pour faire des économies, il doit y avoir discussion", déclare de son côté Bruno Le Roux au Monde mardi. "Le Premier ministre a fait ses annonces plus tôt qu’elles n’étaient prévues, je ne l’ai pas senti comme étant la volonté de fermer la discussion, bien au contraire", tempère-t-il.

Ce groupe d'élus socialistes s'inscrit en cela en décalage avec une douzaine d'autres députés socialistes qui souhaitent eux voir l'objectif ramené à 35 milliards d'euros et l'avaient exprimé dès la semaine dernière.

Dans cette fronde multiforme, Manuel Valls reste dans l'incertitude de voir adopté par sa majorité le programme de stabilité qui soumet à l'avis de la Commission européenne les objectifs gouvernementaux de désendettement et la trajectoire des finances publiques du pays pendant les trois prochaines années.

 

- 'Important pour la France' -

Ce programme sera présenté mercredi au Conseil des ministres puis débattu et voté à l'Assemblée le 29 avril. La Commission européenne, qui achève son mandat dans quelques semaines, en sera ensuite destinataire, et émettra dans un délai d'un mois environ ses "recommandations".

Paris s'est en effet engagé auprès de ses partenaires européens à tenir le délai qui lui avait été fixé pour ramener son déficit public sous l'équivalent de 3% de son produit intérieur brut à fin 2015.

Et malgré une brève tentative au moment du remaniement pour demander la modification du "rythme" de réduction du déficit, le gouvernement s'est rangé à la contrainte européenne: la France est priée de remettre ses finances en ordre, alors que la Commission l'a placée début mars sous "surveillance renforcée", comme l'Espagne et l'Irlande, en raison de son manque de compétitivité et de sa dette trop élevée.

"Nous ne faisons pas cela parce que l’Europe l’exige de nous, mais parce que c’est important pour la France", promet mardi le ministre des Finances Michel Sapin dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, souhaitant que la France puisse "parler d’une voix forte, pour construire une Europe qui nous protège plus".

 
 

 

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