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La gauche paie la note dans les intercommunalités

Alain Juppé, maire de Bordeaux, lors de son élection à la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux, le 18 avril 2014 [Jean-Pierre Muller / AFP] Alain Juppé, maire de Bordeaux, lors de son élection à la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux, le 18 avril 2014 [Jean-Pierre Muller / AFP]

Conséquence logique de la déroute de la gauche aux élections municipales, la plupart des communautés urbaines sont désormais sous le contrôle de la droite, les socialistes parvenant toutefois à limiter les dégâts ici ou là.

La droite, et notamment l'UMP, s'est ainsi assuré un nouveau levier de pouvoir, précieux pour la reconquête nationale qu'elle ambitionne et qui lui permettra de faire ses preuves à l'échelon local.

Les métropoles, communautés urbaines et, dans une moindre mesure, les communautés d'agglomération autour des villes moyennes brassent en effet des sommes d'argent considérables: le Grand Lyon (1,35 million d'habitants) gère un budget proche de 2 milliards d'euros, Lille Métropole (1,1 million d'habitants) une enveloppe de 1,7 md.

Les communautés urbaines (13 sur 15 vont devenir des métropoles en janvier 2016, avec des pouvoirs encore plus étendus) ont en effet des compétences dépassant de loin celles des communes qui les constituent: développement économique, aménagement de l'espace, traitement des déchets, habitat et logement, voirie et assainissement et (mais pas toujours) transports.

Damien Castelain (sans étiquette) lors de son élection à la présidence de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU), le 18 avril 2014 [Philippe Huguen / AFP]
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Damien Castelain (sans étiquette) lors de son élection à la présidence de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU), le 18 avril 2014

Tous les nouveaux exécutifs communautaires (président et vice-présidents) seront en place le 3 mai au plus tard.

Dernier scrutin en date, Lille Métropole n'est désormais plus aux mains des socialistes qui y "régnaient" depuis un demi-siècle et y sont minoritaires, après la perte de Roubaix et Tourcoing, notamment. C'est toutefois avec le soutien de Martine Aubry qu'a été élu le maire sans étiquette d'une commune rurale de l'agglomération, Damien Castelain. Le déroulement du vote laisse augurer une gestion consensuelle, PS et UMP ne se considérant pas dans l'opposition.

- A Lyon, Collomb résiste -

Simultanément, Alain Juppé, réélu maire de Bordeaux dès le 1er tour avec 61% des voix, a repris la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), qui a basculé à droite après la perte de six mairies par la gauche. Mais "un accord de coopération" a été passé entre droite, PS, PCF et EELV pour gérer ensemble la communauté urbaine, comme c'était déjà le cas sous la présidence sortante de Vincent Feltesse (PS).

Le maire de Lyon Gérard Collomb (PS) lors de son élection à la tête du Grand Lyon, le 16 avril 2014  [Jean-Philippe Ksiazek / AFP]
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Le maire de Lyon Gérard Collomb (PS) lors de son élection à la tête du Grand Lyon, le 16 avril 2014

Bien que minoritaire en voix, Gérard Collomb (PS) est parvenu à conserver la direction du Grand Lyon avec le concours d'élus divers droite. Le 1er janvier 2015, récupérant les compétences du conseil général, il gèrera un budget de 3,5 milliards d'euros.

A Marseille, après la réélection de Jean-Claude Gaudin, c'est un de ses amis UMP, Guy Teissier, qui aura la redoutable tâche de porter sur les fonts baptismaux début 2016 la métropole, vouée aux gémonies par les élus des communes périphériques.

Parmi les autres grandes agglomérations, Toulouse devrait aussi tomber dans le giron de la droite le 24 avril, de même que Caen le 25. Devraient en revancher rester à gauche Montpellier et Grenoble.

Si Avignon est la seule ville importante en France gagnée par la gauche le 30 mars, la communauté d'agglomération lui a échappé, les 11 élus Front national ayant voté pour le candidat UMP. Mais les deux parties ont démenti tout accord.

A l'inverse, malgré la perte de Limoges, le PS garde le contrôle de la communauté d'agglomération (220.000 habitants). Sans surprise, il a aussi conservé Dijon.

Mais après la prise des villes-centre, la droite s'est imposée à la tête des intercommunalités de Amiens, Reims, Charleville-Mézières, Tours, Roanne et Pau, où François Bayrou cumule désormais la mairie et la présidence de l'intercommunalité. Les intercommunalités de Saint-Etienne et Chambéry devraient aussi passer à droite.

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