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Le régime sec de Valls

Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre des Finances Michel Sapin.

Manuel Valls a détaillé hier l’ambitieux plan du gouvernement pour économiser cinquante milliards d’euros. Il s’appuiera sur trois axes.

 

C’est une démarche inédite. Le Premier ministre, Manuel Valls, s’est fait son propre porte-parole hier, à la sortie du Conseil des ministres. Lors d’une déclaration à la presse, celui qui s’est installé à Matignon il y a deux semaines a détaillé le plan d’économies de 50 milliards d’euros sur trois ans.

Promis par François Hollande dès la fin 2013, ce dernier financera le pacte de responsabilité. Il permettra en outre de réduire le déficit de la France de 4,3 % à 3 % du PIB, alors que Bruxelles ne lui a laissé qu’un an pour atteindre ce seuil.

Promettant des efforts "collectifs" et "équitablement répartis", Manuel Valls est parti à la chasse aux dépenses superflues.

 

L’Etat : 18 milliards

Premier mis à contribution, l’Etat devra trouver 18 milliards d’euros. Réduction du train de vie, maîtrise des dépenses immobilières et regroupement des achats seront de rigueur dans les ministères.

Mais ce sont surtout les fonctionnaires qui se serreront la ceinture. Manuel Valls a confirmé le gel jusqu’en 2017 du point d’indice de leur salaire, bloqué depuis 2010. En outre, leurs effectifs "continueront de diminuer", sauf dans l’Education nationale, la justice et la sécurité.

Le même sort est réservé aux agences de l’Etat, à l’exception de Pôle Emploi et des universités.

 

Les collectivités : 11 milliards

Selon Matignon, leurs dépenses ont augmenté de 12 milliards d’euros en­tre 2010 et 2012. Les collectivités locales seront donc mises à la diète via des "réformes de structures". Si elles veulent voir leurs dotations maintenues, communes et intercommunalités devront mutualiser leur travail.

Dans un souci de clarté, Manuel Valls a annoncé la suppression de la clause de compétence générale. Autrement dit, chaque niveau de collectivité se concentrera exclusivement sur son domaine, sans empiéter sur celui des autres.

Le Premier ministre a enfin salué "les initiatives de rapprochement de régions", dont il compte diviser le nombre par deux d’ici à 2017.

 

La Sécurité sociale : 21 milliards

Bien que 10 milliards soient ponctionnés sur les dépenses de l’assurance maladie, Manuel Valls a promis de ne pas "réduire la prise en charge des soins, ni leur qualité". Le gouvernement mise donc sur le développement de la chirurgie ambulatoire et les médicaments génériques.

Quant à la protection sociale, sur laquelle reposent les 11 milliards restants, elle contribuera via plusieurs leviers.

S’il n’est "pas question de diminuer le montant des prestations sociales", comme les pensions de retraite de base et complémentaires, celles-ci ne seront pas revalorisées jusqu’en octobre 2015. Seuls les minima sociaux, à l’instar du RSA, resteront indexés sur l’inflation.

Enfin, le Premier ministre compte sur des réformes déjà entreprises, comme celle de l’assurance chômage ou de la politique familiale, pour compléter les économies. 

 
 

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