Après le sévère échec du PS aux élections municipales, l’ex-strauss-kahnien aura la lourde tâche de remettre le parti en ordre de marche.
C’est une élection au parfum de revanche. Candidat malheureux à la succession de Martine Aubry en 2012, le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, a été choisi hier soir par les socialistes, réunis en Conseil national à Paris, pour prendre la tête du PS. Il remplace ainsi Harlem Désir, récemment nommé au gouvernement.
Sans surprise, ce proche de Dominique Strauss-Kahn, dont la candidature était soutenue par son prédécesseur et le président François Hollande lui-même, a été largement élu avec 67,12 % des voix. Pour autant, sa nomination doit encore être validée par le vote des militants, sans doute après les élections européennes, et les défis qui l’attendent sont nombreux.
Remettre en ordre le PS
A 62 ans, Jean-Christophe Cambadélis aura la lourde tâche de tenir les rênes de Solférino jusqu’au prochain congrès prévu fin 2015.
Pour ce faire, il sera secondé par le député de Seine-Maritime, Guillaume Bachelay, déjà numéro deux auprès de Harlem Désir. A l’instar du Premier ministre, Manuel Valls, il sera en outre entouré d’une "équipe resserrée" et renouvelée, de 30 secrétaires nationaux, contre 80 auparavant. Une "direction de combat", a-t-il souligné dans Le Parisien.
Mais le plus grand défi de "Camba", comme le surnomment les socialistes, consistera à apaiser l’aile gauche du PS, qui voit sa promotion comme une ingérence du chef de l’Etat dans les affaires du parti. L’ex-strauss-kahnien devra leur prouver qu’il peut, contrairement à son prédécesseur, faire exister les débats et se montrer exigeant vis-à-vis du gouvernement.
Il a promis dès hier des "états généraux" pour "reformuler" le projet du parti.
Reconstruire la majorité
Après le revers subi par le PS aux municipales et face à l’impopularité des politiques menées par le gouvernement, son autre défi sera de renouer le dialogue avec les alliés de la majorité.
Artisan de la "gauche plurielle" avant l’arrivée au pouvoir de Lionel Jospin en 1997, le député de Paris est un habitué de l’exercice. Mais, cette fois, la mission s’annonce difficile. Les écologistes, qui ont quitté le gouvernement, entendent pousser leur avantage face à la déroute du PS. Tout comme le Front de gauche, déjà très critique à l’égard de l’exécutif.
Limiter la casse dans les urnes
A cinq semaines des européennes, Jean-Christophe Cambadélis va enfin devoir se lancer dans une course contre la montre pour éviter que l’échec des municipales ne se reproduise. D’autant que le PS est pour le moment donné troisième dans les sondages, loin derrière l’UMP et le FN.
Chargé de la campagne avant même sa nomination, le nouveau patron de Solférino a déjà les cartes en main. Mais il lui faudra encore mobiliser les abstentionnistes et les déçus de François Hollande. Tout reste à faire.
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