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Collomb doit composer avec les centristes à Lyon

Le maire PS de Lyon Gérard Collomb pose le 21 janvier 2014 [Jeff Pachoud / AFP/Archives] Le maire PS de Lyon Gérard Collomb pose le 21 janvier 2014 [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

En quête ce mercredi d'un troisième mandat à la tête du Grand Lyon, Gérard Collomb (PS) doit composer avec les centristes pour obtenir une majorité, mais aussi donner des gages aux élus de gauche qui réclament un nouveau mode de gouvernance.

Dire que le sénateur-maire de Lyon tient à son fauteuil est un euphémisme, lui qui a porté et fait aboutir le projet de métropole, cité en exemple par François Hollande comme le modèle dont devraient s'inspirer toutes les grandes aires métropolitaines françaises.

Or dès le 1er janvier, le Grand Lyon, avec ses 58 communes, ses 1,35 million d'habitants et son budget de deux milliards d'euros, deviendra une métropole aux pouvoirs et aux moyens encore étendus et Gérard Collomb n'imagine pas un seul instant voir son bébé lui échapper.

Problème, la gauche a perdu la majorité absolue qu'elle détenait dans la précédente assemblée et l'UMP, qui a désigné le sénateur-maire d'Oullins François-Noël Buffet comme candidat - comme en 2001 et 2008 - se prend à croire en une victoire.

Les 23 et 30 mars, plusieurs villes de la périphérie lyonnaise ont basculé à droite et si la gauche a conservé les trois plus grandes villes de l'agglomération - Lyon, Villeurbanne et Vénissieux - elle ne compte plus, toutes tendances confondues, que 76 conseillers communautaires sur 162.

François-Noël Buffet s'exprime au Sénat le 14 septembre 2010  [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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François-Noël Buffet s'exprime au Sénat le 14 septembre 2010

"Après les municipales, 49 communes sur 58 ont des maires de droite, divers-droite ou de centre-droit", se réjouit M. Buffet, n'hésitant pas à assurer que 83 voix d'élus communautaires, soit une de plus que la majorité absolue, lui sont "a priori acquises".

Un calcul pour le moins optimiste, car au-delà des quelque 45 conseillers de son parti, il va lui falloir convaincre la quinzaine d'élus UDI et surtout la vingtaine de conseillers centristes, DVD ou sans-étiquette regroupés dans le groupe Synergies qui, depuis deux mandatures, soutiennent et même participent à l'exécutif de Gérard Collomb.

- Expert ès alliances -

 

La tâche n'est pas simple. L'expert ès alliances qu'est le socialiste a tissé de longue date des liens avec les élus de Synergies (ils lui avaient déjà permis de l'emporter en 2001 alors que la gauche était minoritaire) et de l'UDI, parti du sénateur et ancien ministre Michel Mercier avec qui il a porté le projet de métropole.

L'UMP devra au contraire faire oublier ses tentatives de faire chuter aux municipales plusieurs élus indépendants ou centristes de l'ouest lyonnais associés à l'exécutif du Grand Lyon. M. Buffet, pour qui il n'y a "pas de fatalité" à voir perdurer les alliances d'hier, a donc pris son bâton de pélerin pour tenter de les rallier à sa cause.

Pour les séduire, il prône sur les questions d'urbanisme, du foncier, des transports ou de la fiscalité, une plus grande prise en compte des communes et des territoires, qui seraient davantage associés à la gouvernance. Une manière de rompre avec une gestion de l'agglomération trop centrée sur Lyon et ses grands projets, souvent reprochée à M. Collomb, y compris à gauche.

Car le maire de Lyon, qui mène une campagne discrète et silencieuse, ne doit pas se contenter de maintenir son alliance au centre. Il lui faut aussi composer avec certains élus de son propre camp, et non des moindres.

Le maire PS de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, a déjà annoncé que les 11 élus communautaires socialistes et radicaux de la ville allaient constituer un groupe autonome ayant "vocation à s'exprimer sur les modalités de gouvernance, de représentation des territoires et de transferts de compétences" au sein de la future métropole, qu'il souhaite voir gérer "autrement".

Les Verts, qui ont refusé d'entrer à l'exécutif de la municipalité lyonnaise faute d'accord politique avec M. Collomb, pourraient être tentés de les rejoindre. Les élus Front de Gauche ont aussi fait valoir leurs exigences, réclamant "une agglomération plus proche des citoyens et des communes, plus équitable, plus collégiale et transparente dans son fonctionnement".

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