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Le microparti de Marine Le Pen dans le viseur de la justice

Marine Le Pen le 30 mars 2014 à Nanterre [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Marine Le Pen le 30 mars 2014 à Nanterre [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour "escroquerie en bande organisée" et "faux et usage de faux", visant les comptes du micro-parti de la présidente du Front national Marine Le Pen, a-t-on appris mardi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

 

"Je vous confirme cette information judiciaire. Je peux vous dire que c'est le juge Renaud van Ruymbeke" qui en est saisi, a également confirmé à l'AFP l'avocat et trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, assurant qu'"il n'y a absolument aucune irrégularité" dans "les affaires de Jeanne" (nom du micro-parti, ndlr). "Ça ne nous inquiète absolument pas", a-t-il ajouté.

Cette instruction a été ouverte le 3 avril à la suite d'une enquête préliminaire lancée en avril 2013 par le parquet et confiée à la Brigade financière, après un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Les investigations ont alors notamment porté sur les prêts accordés par le micro-parti de Marine Le Pen aux candidats frontistes lors des cantonales de 2011 et aux législatives de 2012. En marge des grandes formations politiques, de nombreux dirigeants disposent de leurs propres structures, appelées micro-partis, utilisées notamment pour le financement de campagnes.

En novembre 2013, le site Mediapart avait évoqué des taux d'intérêts "particulièrement élevés de 6,5% ou 7%" dans les prêts pratiqués par Jeanne, un taux confirmé à l'AFP par un candidat frontiste sous couvert d'anonymat. Marine Le Pen avait répondu qu'il s'agissait d'un "débat (...) complètement dérisoire quand on sait que ces prêts sont de court terme".

Jeanne fournissait des kits de campagne électorale aux candidats FN, kits conçus par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen et ancien leader du Gud, le syndicat étudiant d'extrême droite. Une source au FN avait confirmé que Riwal était le "prestataire principal" de Jeanne.

Selon une source proche du dossier, les investigations doivent notamment déterminer si des surfacturations ont pu avoir lieu dans les dépenses de campagne remboursées par l’État.

Les comptes de Jeanne pour l'année 2011, consultables sur le site de la CNCCFP, font apparaître quelque 1,7 million d'euros d'achats et 1,8 million d'euros de "services" facturés aux "candidats pour les campagnes électorales". Ces chiffres s'élèvent à près de 9 millions d'euros dans les comptes de 2012.

"Enquêtes, informations judiciaires, perquisitions, le pouvoir socialiste ne manque pas d'imagination face à son opposition politique", a réagi Marine Le Pen mardi sur twitter. "Tout cela se terminera comme à chaque fois par un non-lieu ou une relaxe dans quelques mois, mais la calomnie aura remplie (sic) son rôle...", a-t-elle ajouté dans un second tweet.

Selon Le Monde, "des perquisitions ont eu lieu le 7 avril visant la galaxie Riwal", du nom de la société dirigée par Frédéric Chatillon.

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