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Un élu FN auteur d'une fusillade mortelle en 1979

Un bulletin du Front national dans un bureau de vote lors des municipales, le 30 mars 2014 à Clermont-Ferrand [Thierry Zoccolan / AFP/Archives] Un bulletin du Front national dans un bureau de vote lors des municipales, le 30 mars 2014 à Clermont-Ferrand [Thierry Zoccolan / AFP/Archives]

Un conseiller municipal du Front national élu le 30 mars à Clermont-Ferrand avait été l'auteur d'une fusillade mortelle à Belle-Ile-en-Mer en 1979, ce qu'il a toujours caché à son parti, révèle le quotidien La Montagne vendredi.

 

Eric Assad, 59 ans aujourd'hui, avait été déclaré irresponsable de ses actes et interné durant sept ans en hôpital psychiatrique, précise un article mis en ligne sur le site internet lamontagne.fr.

Le 1er décembre 1979, alors infirmier psychiatrique de 24 ans, en proie à une déception amoureuse, il avait ouvert le feu dans les rues du Palais, tuant un étudiant en droit de 23 ans, en permission militaire sur l'île, et blessant grièvement un quinquagénaire fonctionnaire à Nantes. Un boucher de 19 ans sorti de sa boutique avait lui été blessé à coups de crosse, raconte le journal.

Trois semaines plus tard, un rapport d'expertise médico-légale concluait que l'agresseur était "en état de démence au moment des faits". La justice le déclarait irresponsable de ses actes et le préfet du Morbihan le faisait interner en 1980. Il sortira de l'hôpital psychiatrique en 1987, après une évasion de près d'un an, avant d'engager de nombreux recours administratifs.

 

- 'Il aurait dû nous en parler' -

 

Eric Assad a nié être l'auteur de ces faits à La Montagne, renvoyant à un "homonyme". "Ce n'est pas du tout moi", "j'étais en Grèce depuis 1978 et jusqu'en 1991", a-t-il affirmé, démentant aussi avoir engagé une procédure devant la cour européenne des droits de l'Homme qui porte son nom et une domiciliation à Clermont-Ferrand. Elle avait abouti favorablement en 2006.

La Montagne souligne que le casier judiciaire de l'élu ne porte aucune trace de ces faits, conformément à ce que prévoit la loi, mais écarte l'idée d'un homonyme "qui serait né le même jour que lui, la même année, dans la même ville de Saïgon".

L'avocat du Front national, Wallerand de Saint-Just, en février 2014 à Paris [Miguel Medina / AFP]
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L'avocat du Front national, Wallerand de Saint-Just, en février 2014 à Paris
 

Les responsables locaux du FN ont dit ne pas être au courant de l'histoire, tout comme l'avocat du parti, Wallerand de Saint-Just, interrogé par La Montagne. "Son affaire n'est pas déshonorante mais il aurait peut-être dû, à titre prudentiel, nous en parler", a estimé le conseil, ajoutant: "si nous avions su tout cela avant de l'investir, nous aurions regardé différemment les choses".

"Nous ne savions rien (...) Mais c’est sûr, M. Assad aurait dû nous parler de son passé. Si nous avions su, nous lui aurions très certainement conseillé de rester dans l’ombre, de ne pas s’exposer publiquement", a déclaré pour sa part Bruno Gollnisch au journal.

Eric Assad, installé au conseil municipal vendredi dernier, figurait en troisième position sur la liste du FN à Clermont-Ferrand, qui a obtenu 10,86% des voix au second tour des municipales. Il avait précédemment été candidat aux élections cantonales en 2004 et 2011.

 

 

Le site de La Montagne

 

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