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Jouyet à l'Elysée: de nature à rassurer Bruxelles, selon Barnier

Le commissaire européen Michel Barnier, le 9 avril 2014 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP] Le commissaire européen Michel Barnier, le 9 avril 2014 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP]

La nomination de Jean-Pierre Jouyet comme secrétaire général de l'Elysée est de nature à rassurer les instances de Bruxelles, a estimé jeudi Michel Barnier, qui a par ailleurs appelé la France "à ne pas casser le pacte de confiance" avec ses partenaires européens.

Interrogé sur le nouveau rôle de M. Jouyet, jusqu'ici directeur général de la Caisse des dépôts et ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes du président Nicolas Sarkozy, M. Barnier a estimé sur Europe 1 qu'il était de nature à rassurer à Bruxelles.

"Il est très compétent. Ce qui est important c'est la réforme, le progrès dont la France a besoin", a relevé le commissaire européen en charge des Services financiers.

Quant à Harlem Désir, nommé secrétaire d'Etat aux Affaires européennes après seulement un an et demi à la tête du PS, "Jean-Pierre Jouyet pourra l'aider et Harlem Désir pourra lui demander des conseils", a-t-il avancé.

"Ce qui est important, c'est des ministres qui sont là et qui ne changent pas tous les six mois", a poursuivi M. Barnier, précisant avoir "vu six ministres des Affaires européennes français" au cours de ses quatre ans à la Commission.

"Je n'ai jamais vu (une telle rotation) ailleurs", a remarqué M. Barnier, membre de l'UMP et ex-ministre de l'Agriculture (2007-2009) et des Affaires étrangères (2004-2005).

M. Barnier a estimé que le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, allait "dans la bonne direction mais il devrait aller plus loin et plus fort" et s'inspirer des mesures préconisées par le rapport Gallois car "tout est dedans".

Interrogé sur les chances de la France d'obtenir un nouveau sursis pour ramener son déficit public dans les clous européens en s'appuyant sur le pacte de solidarité annoncé par le président François Hollande, la semaine dernière, et sur l'objectif de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans, M. Barnier a déclaré: "je ne crois pas que la France doive se mettre dans la situation de demander un nouveau sursis. Je pense qu'elle est capable de ne pas le demander".

Si les entreprises "retrouvent de la confiance, on peut gagner le pari du déficit", a-t-il relevé. La France "doit se mettre dans la situation de tenir ses engagements (...) et de ne pas casser le pacte de confiance avec les autres pays européens".

"Une des leçons de la crise de la Grèce, qui est en train de s'en sortir grâce à ses efforts, c'est qu'en Europe, le problème de l'un devient très vite le problème de tous. Et donc la faiblesse de la France, c'est la faiblesse de toute l'Europe", a-t-il ajouté.

Le gouvernement français doit avoir "le courage de réformer et je souhaite, s'il a le courage de réformer, que l'opposition ait le courage de le soutenir".

Car, si ces réformes s'inscrivent "dans l'esprit du rapport Gallois", "c'est une question d'intelligence nationale que d'avoir un accord politique droite/gauche, syndicat/patronat pour que la France soit dans le progrès et la réforme", a-t-il fait valoir.

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