En direct
A suivre

Qui est Jean-Christophe Cambadélis ?

Jean-Christophe Cambadelis le 28 octobre 2012 à Toulouse [Lionel Bonaventure / AFP] Jean-Christophe Cambadelis le 28 octobre 2012 à Toulouse [Lionel Bonaventure / AFP]

Jean-Christophe Cambadélis, pressenti pour succéder à Harlem Désir à la tête du Parti socialiste, est issu du trotskisme et du militantisme étudiant de l'après-1968, devenu une des voix fortes d'un parti qu'il devra oeuvrer à redresser après la débâcle des municipales.

 

Selon plusieurs sources parlementaires, Harlem Désir, qui doit être nommé mercredi secrétaire d'Etat, sera remplacé par celui qui fut son rival en 2012 pour devenir premier secrétaire du PS.

Cette nomination devra toutefois être confirmée par le conseil national ou parlement du parti, avant un vote des militants.

Le député de Paris prendrait ainsi une revanche certaine, alors qu'en 2012 des ténors du gouvernement avaient poussé avec l'aval de François Hollande la candidature de Harlem Désir pour succéder à Martine Aubry.

S'il évitait de s'en prendre trop frontalement au nouveau patron de Solférino, il avait néanmoins prédit avec raison une "abstention massive" de l'électorat de François Hollande aux élections municipales et avait mis en garde contre l'émergence d'un "tripartisme" avec le FN aux côtés du PS et de l'UMP.

Jean-Christophe Cambadélis est perçu au sein du PS comme une personnalité habile et un fin manoeuvrier, peut-être en raison de son long passé militant entamé à l'extrême gauche.

"Sa grande force est qu'il est capable de penser le récit de ce que l'on veut réaliser. Il pense le monde de façon globale", commente un parlementaire socialiste.

"Cambadélis est quelqu'un qui aime la politique et qui en fait", ajoute un socialiste ex-strauss-kahnien. "C'est un homme de coups", glissait pour sa part récemment une élue socialiste l'ayant connu du temps de leurs études.

Né le 14 août 1951 à Neuilly-sur-Seine d'un père d'origine grecque, "Camba" devint président de l'Unef réunifiée en 1980, après avoir été porte-parole des étudiants lors de la grève de 1976.

- Un expert des relations entre partis de gauche -

Il adhère au PS en 1986 et entraîne derrière lui nombre de ses amis trotskistes, ce qui lui vaudra une ascension rapide au sein du parti.

Deux ans plus tard, il devient membre de l'équipe de campagne pour la réélection de François Mitterrand et est élu député de Paris. Animateur du "Manifeste contre le Front national", il perdra son siège en 1993, mais le retrouvera en 1997 et sera réélu ensuite.

Il gravit entre-temps les échelons de la hiérarchie au PS, devient membre du Conseil national, le "parlement" du parti en 1993, et du Bureau national, son instance dirigeante, en 1994. C'est cette même année qu'il lance les "Assises de la Transformation sociale", dont l'objectif est de tisser l'alliance entre le PS et les autres formations de gauche, comme les communistes, les écologistes, dont il devient rapidement un expert.

Jean-Christophe Cambadelis le 3 mars 2014 à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Jean-Christophe Cambadelis le 3 mars 2014 à Paris
 

Sa carrière politique connaît un premier coup d'arrêt en juin 2006, date à laquelle il est condamné à six mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende dans l'affaire des emplois fictifs de la mutuelle étudiante Mnef.

Il devient en 2008 secrétaire national du PS à l'international et à l'Europe et s'affirme comme l'un des principaux lieutenants de Dominique Strauss-Kahn. Quand les ambitions de son champion pour la présidentielle sont réduites à néant, en mai 2011 à New York, il choisit alors Martine Aubry pour la primaire.

Il va connaître un nouveau revers en échouant en 2012 à prendre la tête du PS, face à Harlem Désir.

Nommé vice-président du Parti socialiste européen (PSE), qui regroupe les partis socialistes et sociaux-démocrates du continent, il se rappelait régulièrement à l'attention publique par de multiples billets fins et caustiques publiés sur son blog, empreints d'une inquiétude croissante, et visant l'ensemble de l'échiquier politique, y compris son propre camp.

Après le chapitre très critiqué du magistère Désir, le futur premier secrétaire aura la délicate mission de redonner des couleurs au PS, tiraillé entre ses différents courants au sujet de la politique de l'offre de François Hollande et récemment qualifié de "parc à moutons" par un ancien premier secrétaire, Henri Emmanuelli. Avec comme première échéance les élections européennes (25 mai) dont il dirigeait déjà la campagne.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités