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Hollande s'entoure de ses grognards

François Hollande et Jean-Pierre Jouyet, nouveau secrétaire général de l'Elysée, à Paris le 20 février 2013 [Eric Feferberg / AFP]

Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée, Michel Sapin aux Finances, François Rebsamen au Travail, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement : François Hollande a fait monter autour de lui ses grognards pour cadenasser et resserrer l'exécutif.

 

"C'est une volonté délibérée, une nécessité en termes d'efficacité et de complicité", décrypte un proche. "Hollande a besoin de force" et a décidé de "régler les problèmes d'organisation et d'efficacité, tous en même temps".

Dernière recrue en date : Jean-Pierre Jouyet, qui fut le condisciple de François Hollande à l'ENA (promotion Voltaire), prend les manettes de l'Elysée. Si François Hollande l'a choisi pour succéder à Pierre-René Lemas, ajoute un autre, "c'est d'abord pour ses qualités de serviteur de l'Etat, son efficacité, son professionnalisme, mais aussi parce que c'est son ami intime".

Stéphane Le Foll a pris du galon dans le gouvernement Valls, ajoutant les fonctions de porte-parole à celles de ministre de l'Agriculture qu'il détenait déjà dans celui de Jean-Marc Ayrault. Michel Sapin a été promu aussi, du Travail aux Finances.

Le maire de Dijon, François Rebsamen, fidèle parmi les fidèles du chef de l'Etat, qui lui succède au Travail, est l'un des deux nouveaux venus avec, à l'Environnement, Ségolène Royal, l'ex-compagne et mère des quatre enfants du chef de l'Etat.

François Hollande et Michel Sapin à Aubervilliers en banlieue parisienne, le 28 novembre 2013 [Etienne Laurent / Pool/AFP/Archives]
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François Hollande et Michel Sapin à Aubervilliers en banlieue parisienne, le 28 novembre 2013
 

Le choix des huit hommes et huit femmes qui siègent désormais autour de la table rétrécie du Conseil des ministres a fait cependant grincer quelques dents au PS.

Pas celles de Manuel Valls qui, interrogé quelques heures après sa nomination dans le 20 heures de TF1 sur l'absence des "vallsistes" parmi les ministres de son propre gouvernement, s'est exclamé : "nous sommes tous des hollandais".

Mais celles des "aubristes", qui ont manifesté leur mauvaise humeur. Ils ne comptent qu'un seul portefeuille ministériel dans la nouvelle formation, celui de Marylise Lebranchu (Décentralisation, Réforme de l'Etat et Fonction publique), alors que François Lamy, en charge de la Politique de la Ville dans l'équipe Ayrault, n'a pas été repêché.

 

- Morelle, trait d'union entre l'Elysée et Matignon -

 

Une seconde proche du maire de Lille a certes rejoint le gouvernement mercredi avec Laurence Rossignol, nommée secrétaire d'Etat à la Famille.

Mais Mme Aubry elle-même a fait savoir qu'elle aurait signé le "contrat de majorité", réclamé par une centaine de parlementaires socialistes désireux de peser davantage sur la politique du gouvernement si elle avait été députée.

François Hollande et François Rebsamen, nouveau ministre du Travail, le 11 mars 2013 près de Dijon [Philippe Wojazer / Pool/AFP]
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François Hollande et François Rebsamen, nouveau ministre du Travail, le 11 mars 2013 près de Dijon
 

A l'Elysée même, le conseiller politique du président, Aquilino Morelle, sans être un hollandais historique, a pris du poids dans la garde présidentielle, devenant son porte-parole officieux, avec la haute main sur la communication.

Ancien directeur de campagne d'Arnaud Montebourg, il a été la plume de Lionel Jospin avant de devenir celle de François Hollande, quand Manuel Valls était le communicant de l'ancien Premier ministre socialiste et Jean-Pierre Jouyet, son directeur de cabinet adjoint.

Aquilino Morelle se profile ainsi comme le trait d'union entre l'Elysée et Matignon alors que Manuel Valls, sans être lui non plus un hollandais historique, a été l'un des principaux artisans de la victoire de François Hollande, dont il a été l'emblématique directeur de la communication pendant la campagne.

Le chef de l'Etat l'a lui-même fait savoir au quotidien Le Monde mercredi : "Dès lors qu'une nouvelle équipe s'installait à Matignon, je souhaitais qu'il y ait une nouvelle équipe à l'Elysée."

Matignon et l'Elysée doivent désormais travailler de façon "totalement imbriquée", a insisté M. Hollande, qui aspire à "une cohérence absolue, une équipe quasiment fusionnelle, une véritable unité de commandement". Pour preuve. Après avoir remanié Matignon, le gouvernement, il a remanié mercredi l'Elysée et le PS avec l'exfiltration de Harlem Désir qui quitte la tête du parti pour rejoindre le gouvernement en qualité de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.

 

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