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L'empreinte de Delanoë

Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, le 23 mars 2010 à Paris [Martin Bureau / AFP]

Maire de Paris depuis 2001, Bertrand Delanoë va passer la main demain samedi. Un événement qui marque la fin d’une ère capitale pour Paris.

 

«La période la plus stimulante de mon existence.» C’est par ces mots, dans un discours teinté d’une vive émotion, hier à l’Hôtel de Ville, que Bertrand Delanoë a défini ses treize années passées à la tête de la capitale. Demain, le premier maire de gauche de Paris tournera la page pour passer la main à Anne Hidalgo, fidèle parmi les fidèles, lors d’un vote au conseil de Paris.

Et bien que l’homme de 63 ans ait, dès 2011, annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, c’est avec une pointe de tristesse que ses proches voient approcher cette échéance. «C’est un pincement au cœur, confie Jean-Louis Missika, adjoint au maire depuis 2008. Il laissera une empreinte profonde.»

«Passionné, travailleur, exigeant avec lui-même et avec les autres, il a été un grand maire de Paris», ajoute Rémi Féraud, un autre de ses adjoints PS. Un concert de louanges auquel même certains de ses adversaires participent. Pierre Bournazel, élu UMP, a ainsi salué «son engagement exclusif au service de la ville», ce qui ferait presque oublier le caractère colérique, parfois même explosif,  du maire de Paris.

 

Deux mandats marquants

Au départ, quand ce natif de Tunis  avait été désigné candidat socialiste pour les municipales parisiennes de 2001, peu y croyaient.La droite tenait d’ailleurs la ville depuis 1977. Bertrand Delanoë avait par ailleurs fait son coming-out trois ans auparavant. Paris était-elle prête à élire un maire homosexuel ? Oui.

Face à une droite divisée, la gauche l’a emporté. Le soir même, des milliers de Parisiens lui ont alors tendu symboliquement leurs clefs. «C’est un moment historique», avait-il déclaré ce soir-là. Réélu largement en 2008 face à Françoise de Panafieu, il a œuvré pendant ses deux mandats à l’application de son «contrat d’alternance». Au cœur de celui-ci, le logement, une politique de déplacements ambitieuse, la lutte contre la pollution et un engagement fort pour la culture.

Des thèmes en rupture avec les politiques de Jacques Chirac, puis de Jean Tiberi. 

 

Un avenir encore en pointillé 

Pour lui, la gauche devait également «rénover la vie démocratique de Paris» et faire rayonner la ville. Et c’est sans doute cette réussite qui a propulsé Bertrand Delanoë dans la sphère politique nationale. Pressenti à plusieurs reprises pour entrer au gouvernement, il aurait refusé, cette semaine encore, le ministère pourtant prestigieux de la Justice.

Discret, l’homme a dévoilé peu d’éléments sur son avenir. En janvier dernier, il a cependant assuré qu’il serait «dégagé de toute perspective de pouvoir», précisant qu’il ne serait «pas trop disponible» après son mandat.

Ce passionné entend désormais «profiter de la vie». Malgré tout, l’ancien député a laissé la porte ouverte à des propositions émanant d’associations ou de fondations. «Quand on a été maire de Paris pendant plus de dix ans, on n’a plus envie de patron», a-t-il cependant lancé en début d’année.

 

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