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Un remaniement au plus vite ?

François Hollande à Bruxelles, le 21 mars 2014 [Georges Gobet / AFP/Archives] François Hollande à Bruxelles, le 21 mars 2014 [Georges Gobet / AFP/Archives]

En remaniant au plus vite, probablement en début de semaine, François Hollande tentera d'éviter un règlement de comptes dans la famille socialiste, où, après l'échec cinglant du premier tour, les débats sont à vif sur la ligne suivie par l'exécutif.

 

"Si l'exécutif, comme il semble en avoir l'intention, réagit vite et fort après dimanche soir, avec un nouveau gouvernement, un nouveau Premier ministre, une nouvelle ligne, on passera vite à autre chose", affirmait cette semaine un cadre socialiste, alors que, sonnés par la gifle du premier tour, certains exprimaient leurs reproches ici ou là dans les médias.

"Dans le cas contraire, le débat va s'installer", prévenait-il. Car faute de réponses au sommet de l'Etat, le risque couve d'un grand déballage au sein du parti, avec des critiques sur l'organisation et l'efficacité de l'équipe gouvernementale, et sur la ligne suivie.

On a ainsi entendu le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, dire que la "claque pour la gauche" était la conséquence de la "politique nationale".

François Rebsamen, maire de Dijon et proche de François Hollande, a admis que les annonces de l'exécutif, portant notamment sur les 50 milliards d'économies prévues dans le cadre du pacte de responsabilité, avaient pu être "anxiogènes". "Les Français en ont assez des couacs, de l'absence de solidarité gouvernementale, des ambitions personnelles, des ego surdimensionnés", a-t-il ajouté.

Le premier secrétaire Harlem Désir a aussi fait savoir que "les Français (voulaient) une équipe où il n'y ait pas de couac, où il y ait beaucoup de professionnalisme, de solidarité, où il n'y ait pas de jeux individuels mais un jeu très collectif", tandis que le député PS Malek Boutih a parlé d'"erreur politique de ne pas avoir fait de changement avant les municipales".

Plusieurs parlementaires, dont l'ancien ministre Jean Glavany, ont évoqué une "ahurissante allocution du Premier ministre" Jean-Marc Ayrault, le dimanche du premier tour, disant en substance "circulez il n'y a rien à voir".

Le député PS Henri Emmanuelli a pour sa part déploré "la dissolution continue de la stratégie d'union de la gauche", "imputable au parti socialiste".

 

'Pacte de rattrapage social' 

"Pour l'instant, on est tous d'accord sur le fait que le premier tour a été violent. Mais dimanche soir, qu'il y ait une amplification ou une rectification du premier tour, il faudra interpréter les résultats. Le PS ne fera pas l'économie d'un débat sur cette interprétation", affirme un responsable rue de Solférino.

"Il y aura ceux qui pensent qu'il faut aller plus vite, plus fort, sur la même ligne et accélérer les réformes. Et ceux qui jugent que, sans changer de cap, on réintroduit plus de justice sociale", ajoute-t-il.

Emmanuel Maurel, l'un des responsables de l'aile gauche du parti, abonde: "il faudra un débat d'interprétation puis un débat sur les préconisations, puis sur les personnes qui les incarnent à la tête du gouvernement".

"Il faut qu'on agisse sur le pouvoir d'achat, c'est sûr", plaide Thierry Mandon, co-porte-parole des députés PS et co-dirigeant du conseil de la simplification, mis en place par le gouvernement pour alléger les démarches des entreprises.

Ce parlementaire, cité comme un possible entrant au gouvernement, a préconisé d'agir "sur les premières tranches de l’impôt sur le revenu, ceux qui ont eu en plus la fiscalité des heures supplémentaires, qui ont, dans la fonction publique, leur salaire bloqué depuis quatre ans".

Ce qu'il résume dans la formule "pacte de rattrapage social" qui viendrait accompagner le "pacte triennal de soutien aux entreprises".

Pour M. Maurel, une autre question devra être abordée: celle du "rôle du PS comme force de proposition et d'anticipation", peu ou pas assez mise en avant.

Autre chantier, selon plusieurs parlementaires: "Le PS a un travail a faire sur lui-même pour voir comment le collectif comprenant les groupes parlementaires, les élus, le gouvernement et le parti peut mieux fonctionner."

Beaucoup de chantiers, donc et une nouvelle échéance à préparer: les élections européennes du 25 mai.

 

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