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Municipales : les 5 clés du scrutin

Anne Hidalgo et NKM.[AFP]

C’est la dernière ligne droite. Dans deux jours, 6 455 communes sur les quelque 36 700 que compte l’Hexagone seront rappelées aux urnes pour le second tour des municipales.

 

Les cas de figure seront divers puisqu’il y aura, selon le ministère de l’Intérieur, 566 duels, 986 triangulaires dans des villes de plus 1 000 habitants, 207 quadrangulaires, 16 pentagulaires et même une «sexangulaire» en Polynésie.

Le maintien de plus de deux candidats au second tour dans certaines communes, qui complique la donne, s’explique par l’émiettement des partis et par la montée des scores du Front national, qui est parvenu à se maintenir dans 328 communes.

Mais aussi par la multiplication des dissidences, comme par exemple à Montpellier, où un dissident PS et un candidat officiellement investi par le parti majoritaire s’affronteront dans une quadrangulaire.

 

Le FN peut-il remporter plusieurs communes ?

Après avoir conquis par surpri­se, dès le premier tour, la commune d’Hénin-Beaumont, le Front national de Marine Le Pen pourrait remporter dimanche plusieurs autres villes.

A Béziers, Robert Ménard, soutenu par le FN, est donné largement en tête (47 %) devant la liste UMP-UDI-Modem (31 %) et un candidat socialiste qui a refusé de se désister (22 %), selon un sondage Ifop dévoilé hier par Europe 1.

Le parti frontiste a également de grandes chances de l’emporter à l’issue d’une triangulaire à Fréjus, où David Rachline, qui a atteint 40,3 % au premier tour, part favori face à deux listes de droite (une UMP et une DVD). Tout comme l’avocat Gilbert Collard (42,57 % au premier tour) bien placé à Saint-Gilles, même si la liste PS s’est retirée pour lui faire obstacle.

Non loin de là, dans la commune de Beaucaire, le Front national pourrait aussi prendre la mairie, en profitant du maintien au second tour de deux listes DVD. Les choses devraient en revanche être plus compliquées à Avignon, où la gauche s’est alliée pour lui faire barrage, ou encore à Brignoles et Tarascon.

Deux des têtes d’affiche du FN, Louis Aliot et Florian Philippot, ont également peu de chances de remporter leur pari, respectivement à Perpignan et Forbach. Quoi qu’il en soit, le parti frontiste espère égaler, voire dépasser, son record de 1995, l’année où il s’était emparé de trois mairies (Toulon, Orange et Marignane).

 

Qui joue son avenir au gouvernement ?

Ils attendent ce second tour avec fébrilité. Plusieurs membres du gouvernement pourraient être mis sur la touche dès la semaine prochaine si la déroute de la majorité se confirmait dimanche. Le principal à être concerné n’est autre que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Dans le collimateur depuis plusieurs mois, le chef du gouvernement pourrait servir de fusible au président François Hollande. Un changement de Premier ministre constituerait un signal fort envoyé par le chef de l’Etat aux électeurs pour leur prouver que leur mécontentement a été entendu. Mais d’autres membres du gouvernement sont également sur la sellette.

En cas de remaniement d’ampleur, les premiers à être sacrifiés devraient être les ministres délégués peu visibles et plus particulièrement ceux qui auront été mis en difficulté lors de ces municipales.

De ce point de vue, la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, largement devancée par l’UMP dans le stratégique troisième secteur de Marseille, pourrait faire partie des sortants.

Tout comme son collègue Guillaume Garot (Agroalimentaire). Ce dernier, proche de Ségolène Royal, figure sur la liste du maire sortant de Laval, Jean-Christophe Boyer, en ballottage défavorable.

 

Une abstention moins élevée ?

La mobilisation pourrait dépendre du suspense qui entoure ou non le second tour selon les villes. «S’il y a une vraie incertitude, ça provoque un sursaut de mobilisation.

En revanche, là où les choses paraissent pliées d’avance, l’électorat qui s’est abstenu ne se remobilise pas beaucoup plus», explique Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion à l’institut CSA.

Les chances de voir décoller la participation seraient ainsi plus grandes à Toulouse, où le match est serré, qu’à Marseille, où le maire UMP sortant, Jean-Claude Gaudin, a pris de l’avance.

 

Quels espoirs à gauche ?

Elles sont rares. Mais la gauche, en mauvaise posture, peut tout de même espérer faire basculer certaines villes. A Avignon, la liste PS-EELV conduite par la socialiste Cécile Helle (29,54 % au premier tour), qui a fusionné avec celle du Front de gauche (12,46 %), pourrait profiter d’une triangulaire pour prendre la mairie à la droite.

Face à elle, l’UMP Bernard Chaussegros (20,91 %) devrait voir ses chances de l’emporter s’envoler, en raison du maintien du candidat FN, Philippe Lottiaux, qui est arrivé en tête du premier tour avec près de 30 % des voix.

Bourges et Calais, deux villes longtemps gérées par les communistes, pourraient également revenir à la gauche. La première (maire UDI sortant) aux mains du PS et la seconde (maire sortant UMP) à celles du Front de gauche.

Le pari paraît en revanche compromis à Bayonne, où l’UDI Jean-René Etchegaray, soutenu au premier tour par l’UMP et le Modem, a finalement obtenu le ralliement d’une liste dissidente UMP.

 

Combien de villes vont basculer à droite ?

Elle espère amplifier la vague bleue du premier tour. La droite pourrait s’emparer dimanche de plus d’une centaine de villes de plus de 10 000 habitants actuellement détenues par la gauche. La partie semble gagnée à Amiens, où le PS accuse un retard de vingt points.

L’UMP est également bien placée pour l’emporter à Caen, où le maire PS sortant est en ballottage défavorable. Mais aussi à Saint-Etienne, Tours ou même à Limoges, bastion historique de la gauche. Le président du Modem, François Bayrou, devrait également faire facilement virer du rose au bleu la ville de Pau.

Mais au soir du second tour, tous les projecteurs seront braqués sur Toulouse, où l’UMP Jean-Luc Moudenc pourrait gagner d’un cheveu la quatrième ville de France, avec 50,5 % des voix (sondage Ifop pour Paris Match paru hier), contre le maire PS sortant, Pierre Cohen.

A Strasbourg, le suspense reste entier, même si le maintien au second tour du Front national (11 % au premier tour) pourrait hypothéquer les chances de victoire de l’UMP Fabienne Keller (32,93 %).

Cette dernière avait devancé le maire PS sortant, Roland Ries, de peu (31,24 %) dimanche dernier. La bataille s’annonce aussi serrée à Reims, où le parti frontiste pourrait également doucher les espoirs de l’UMP.

 

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