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Municipales : tous les enjeux du 1er tour

Des scrutateurs vident une urne électrorale à Lille, le 16 mars 2008  [Philippe Huguen / AFP/Archives] Des scrutateurs vident une urne électrorale à Lille, le 16 mars 2008 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Quel niveau d'abstention et qui en tirera bénéfice ? Vote-sanction pour le PS ou vote local ? Quelles conséquences en cas de fort vote FN ? Quel avenir pour l'UMP et le Front de gauche ? Autant de questions auxquelles le 1er tour des municipales dimanche apportera des réponses.

 

- Un nouveau record d'abstention ?

L'abstention constitue l'indicateur le plus difficile à évaluer, d'après les instituts de sondages, et l'expérience prouve que l'intention déclarée d'aller voter est toujours très supérieure à la participation constatée le jour du vote. Pour la plupart des villes étudiées (des villes moyennes surtout), Ipsos situe la participation en dessous voire juste au-dessus de 60%. Elle avait été de 66,54% en 2008, taux le plus bas jamais constaté. Mais "il peut y avoir des sursauts de mobilisation dans des communes à enjeux", selon Emmanuel Rivière (TNS Sofres).

 

- A qui profite l'abstention ?

Au camp qui aura su le mieux mobiliser son électorat. Le boycottage des urnes par ses sympathisants dimanche est la principale crainte du PS. Toutes les enquêtes montrent un taux de participation prévisible de la gauche inférieur de plusieurs points par rapport à la droite (9 points à Strasbourg). Selon les experts électoraux, un tel écart peut faire basculer des dizaines de villes d'un camp à l'autre.

Graphique des points chauds pour les élections municipales [L. Saubadu/P. Pizarro/P.Defosseux / AFP]
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Graphique des points chauds pour les élections municipales
 

Le PS et l'UMP ont pour atout d'être fortement représentés dans les classes d'âge supérieures, qui votent le plus (le PS chez les 50-64 ans, l'UMP chez les plus de 65 ans). Mais le PS est bien implanté chez les jeunes de moins de 25 ans, qui votent beaucoup moins. C'est aussi le cas du Front national chez les jeunes peu qualifiés et les ouvriers. L'abstention ne bénéficie donc pas ipso facto au FN. Mais "lorsque la gauche s'abstient, le FN monte en pourcentage", selon l'Observatoire de la vie politique et parlementaire.

 

- Vote-sanction ou vote local ?

Près de sept Français sur dix (69%, contre 62% en février) se prononceront en fonction de "considérations locales", selon un sondage Ifop publié mercredi. 20% des personnes interrogées veulent "sanctionner la politique du président de la République et du gouvernement", huit points de moins qu'il y a un mois. D'après une enquête Harris Interactive début mars, les "enjeux locaux" compteront beaucoup ou assez pour 90% des personnes sondées, 48% seulement mentionnant les "enjeux nationaux" . Un fort vote-sanction affecterait d'abord les candidats PS.

 

- Les "affaires", quelle influence ?

Elles ont émaillé la chronique depuis deux semaines (affaires Copé, Buisson, Sarkozy-Herzog). 80% (un peu plus à gauche qu'à droite) des personnes interrogées par l'institut LH2 assurent qu'elles n'auraient aucun impact sur leur vote mais 11% disent qu'elles pourraient être incitées à s'abstenir. Selon un sondage CSA, 71% trouvent que l'on parle trop de ces affaires au détriment de sujets qui les "préoccupent vraiment".

 

- Vainqueur ou vaincu, comment savoir ?

Les villes de plus de 100.000 habitants penchent plutôt à gauche, celles de plus de 30.000 aujourd'hui dominée par le PS sont plus fragiles, celles de plus de 9-10.000 sont particulièrement visées par la droite. Mais le PS peut perdre plus de villes de 30.000 habitants que la droite... tout en demeurant majoritaire dans cette tranche-là. La gauche détenant 55% des villes de plus de 9.000 habitants, si la droite en reprend la majorité "cela voudra dire que la France est devenue bleue", assure Jean-François Copé.

 

- Un début de reconquête pour l'UMP ?

Un succès à la présidentielle passe par une solide implantation locale. La victoire de François Hollande en 2012 couronnait une succession de victoires - municipales, cantonales, régionales - qui furent autant de points d'appui pour la présidentielle de 2017.

Des résultats de l'UMP en demi-teinte seraient interprétés comme un échec pour son président Jean-François Copé et relanceraient la bataille interne pour le leadership en vue de 2017.

 

- Le Front national, arbitre du scrutin ?

Il faut 10% des suffrages exprimés pour se maintenir au second tour. Marine Le Pen avait franchi cette barre dans 104 communes de plus de 30.000 habitants en 2012. Autant dire que le FN, en lice dans 5 à 600 communes, sera au second tour dans plus de cent villes si l'on inclut celles de plus petite taille. Son électorat étant très marqué à droite, c'est surtout l'UMP qui en fera les frais et sera privée de nombreuses conquêtes. Le FN fera son entrée dans beaucoup de conseils municipaux mais aussi de conseils intercommunaux (communautés urbaines, etc.)

Capture d'écran TV sur une édition régionale de France 3, le 19 mars 2014  [Pascal Pavani / AFP]
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Capture d'écran TV sur une édition régionale de France 3, le 19 mars 2014
 

- "Gauche de la gauche": la stratégie de Mélenchon validée ou condamnée ?

Dans plus de deux villes de plus de 20.000 habitants sur trois, PCF et Parti de gauche présentent des listes communes. Mais à Paris et Nantes, entre autres, le PG de Jean-Luc Mélenchon se présente, parfois avec EELV, face à une alliance PCF-PS. Entre la stratégie de défiance et celle d'union avec la majorité, les municipales diront laquelle était la bonne, et où se trouve l'avenir du Front de gauche.

 

- Des agglomérations entières qui basculent ?

Dans beaucoup de grandes agglomérations (Marseille, Bordeaux, Lille), la majorité tient à peu de chose et il suffit qu'une petite fraction des communes bascule d'un camp à l'autre pour changer l'orientation politique de toute la métropole et obliger le maire de la ville-centre à en rabattre sur ses projets.

 

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