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Bernard Sananès : "Il y a un risque de démobilisation à gauche"

Bernard Sananès, Président de l’Institut CSA. Bernard Sananès, Président de l’Institut CSA. [MERIADECK]

Impopularité de l’exécutif, affaires... A cinq jours du premier tour des municipales, l’issue du scrutin semble incertaine. Selon Bernard Sananès, président de l’Institut CSA, tout dépendra de l’ampleur de l’abstention.

 

Traditionnellement, les élections municipales sont favorables à l’opposition. Vos enquêtes le confirment-elles ?

Pendant tout le deuxième semestre, les maires sortants, issus principalement de la majorité, ont montré une grande résistance. Mais depuis début février, les sondages ont observé une progression de la droite. Par exemple à Strasbourg, où les deux candidats sont donnés à 50/50.

 

La gauche peut-elle espérer minimiser ses pertes ?

Aux élections municipales, les électeurs votent avant tout  pour des considérations locales. Mais le climat de défiance à l’égard de l’exécutif devrait se traduire dans les urnes. Par ailleurs, suite aux victoires de 2008, le Parti socialiste part d’un niveau très haut : mécaniquement, il ne peut donc que perdre des villes. Aujourd'hui, une des grandes interrogations reste sa capacité à mobiliser son électorat.

 

Quelles seront les conséquences si l’abstention est élevée ?

Il y a un risque fort de démobilisation au premier tour, qui peut entraîner de mauvaises surprises, notamment dans les villes moyennes, où l’électorat traditionnel de la gauche peut exprimer sa désaffection. Des maires sortants peuvent ne pas être en tête, ce qui rend plus aléatoire la dynamique de second tour.

 

Le Front national peut-il espérer égaler son record de 1995 en s’emparant de trois villes ?

Le FN progresse. D’abord, son nombre de listes a augmenté de 10%. Ensuite, le nombre de ses candidats présents au second tour devrait également être très élevé, puisque qu’ils devraient passer le cap des 10% des suffrages exprimés dans plus de 100 villes. Enfin, le Front National peut espérer gagner un certain nombre de mairies, notamment dans des petites communes.

 

La gauche a-t-elle vraiment ses chances à Marseille ?

Pour gagner à Marseille, la gauche doit faire basculer impérativement le troisième secteur dans lequel le maire UMP sortant Bruno Gilles va affronter la ministre PS Marie-Arlette Carlotti. Dans notre dernier sondage, on voit bien que le scrutin est très serré et donc que cette hypothèse n’est pas impossible. Cependant, on observe aussi que l’entrée en campagne de Jean-Claude Gaudin a permis de contenir la dynamique que le Parti socialiste a lancé après sa primaire.

 

Les affaires révélées dernièrement peuvent-elles peser sur le score de l’UMP ?

Il est difficile de prédire l’effet qu’auront les affaires sur le scrutin. Deux réflexes sont possibles.  La stratégie de "victimisation" adoptée par une partie de l’UMP peut entraîner un effet de remobilisation en fin de campagne. A l’inverse, la multiplication des affaires peut favoriser la tentation du vote Front national.

 

Le journal des municipales J-6

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