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Ayrault "à bout de souffle", "disqualifié" selon Fillon

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Rome le 1er mars 2014 [Andreas Solaro / AFP/Archives] Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Rome le 1er mars 2014 [Andreas Solaro / AFP/Archives]

L'ancien Premier ministre UMP François Fillon estime dans un entretien au Parisien dimanche que son successeur Jean-Marc Ayrault est "à bout de souffle, disqualifié par ses reculs successifs".

Au gouvernement, "c'est le désordre total. Moins de deux ans après son élection, le président est largement décrédibilisé. Le Premier ministre est à bout de souffle, disqualifié par ses reculs successifs", estime le député de Paris.

Alors qu'on lui rappelle les propos du Premier ministre, qui s'était dit "ni usé ni fatigué", M. Fillon répond : "Que voulez-vous qu'il dise d'autre ? Je le comprends... Il se bat. Mais il n'a plus d'autorité sur sa majorité et il doit faire avec un président flou. J'ai tenu cinq ans à Matignon, prioritairement parce que j'avais le plein soutien des parlementaires. Je tenais ma majorité".

Opte-t-il dès lors pour un remaniement ? "Depuis des mois, je plaide pour une initiative forte de la part du président. Davantage qu'un remaniement, c'est un vrai infléchissement de sa politique qu'il devrait assumer."

M. Fillon lance un appel aux électeurs à "utiliser les élections municipales pour ouvrir les yeux (à François Hollande) et provoquer un choc utile à la France".

Interrogé sur l'action du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, celui qui était député de la Sarthe se dit "sévère. Il a fait de l'hyperactivité, de l'exploitation des faits divers et des polémiques le paravent de son inefficacité. Le décalage entre son exposition médiatique et son bilan est immense. La lutte contre l'insécurité et la délinquance est un combat global, très difficile, qui exige mesure, humilité et réalisme."

"En se servant de ce ministère comme d'un tremplin politique, Manuel Valls contribue à discréditer l'action publique", juge-t-il.

Alors qu'on lui oppose que c'est le même comportement qu'avait adopté Nicolas Sarkozy à la tête du ministère de l'Intérieur, M. Fillon ne nie pas : "Les temps changent. Les Français sont moins dupes et beaucoup plus critiques qu'avant à l'égard de ces comportements-là. Manuel Valls est en train de se brûler les ailes en essayant d'imiter Nicolas Sarkozy qui lui avait de vrais résultats."

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