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Ces candidats qui masquent leur appartenance politique

Le maire Gérard Collomb lors d'un meeting le 23 février 2014 à Lyon [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives] Le maire Gérard Collomb lors d'un meeting le 23 février 2014 à Lyon [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives]

De nombreux candidats de gauche comme de droite aux élections municipales, scrutin local par excellence, hésitent à afficher le logo de leur parti sur leur matériel de campagne et certains dissimulent même leur appartenance politique au profit de listes et de slogans très locaux.

"Sur les affiches, le poing et la rose sont petits, tout petits... ou carrément absents", observait lundi un député socialiste, convaincu que les municipales vont être "une vraie débâcle électorale", dans un climat politique marqué par l'impopularité de François Hollande.

A Bordeaux, à Brest, à Dunkerque, les logos PS se font discrets sur les tracts et les sites internet. Les codes couleurs sont plus proches du jaune et du bleu fluo que du rouge écarlate, la couleur de la gauche.

A Lyon, Gérard Collomb et ses colistiers arborent une écharpe d’un rose éclatant, mais les logos PS sont absents des affiches et de leurs locaux de campagne, comme lors de la campagne de 2008. "C’est une question d’égalité entre les partis, on est une liste très ouverte, également à la société civile", plaide-t-on dans son équipe.

Michel Gourinchas (PS), candidat à sa réélection à Cognac (Charente), mène une campagne "au-delà des partis politiques”. Le matériel de ses militants ne portera le sigle d’aucun des partis de la liste (PS-PRG-EELV).

Affiche électorale de Martine Aubry le 24 février 2014 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]
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Affiche électorale de Martine Aubry le 24 février 2014 à Lille
 

Même Martine Aubry, ancienne première secrétaire du PS, apparaît dans sa ville de Lille sur une affiche vierge de tout logo, la mine confiante, sur fond bleu-vert. Pour autant, elle "ne nie pas ses appartenances socialistes" selon son entourage. Les logos ne seront ajoutés au bas de l’affiche qu’au second tour.

Pour Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l'Université Panthéon-Sorbonne, "les électeurs ne sont pas dupes. Plus les candidats sont connus, moins ils ont besoin de mettre en exergue leur appartenance partisane".

Selon lui, il y aurait cependant "une stratégie partagée entre le PS et l'UMP pour localiser les enjeux de l'élection".

Les candidats de formations moins installées capitalisent ainsi sur la notoriété de leur parti. Au Front national, on connaît déjà le logo qui figurera sur toutes les affiches: l'écharpe tricolore qui ceint le buste d'une Marianne stylisée s'y transforme en flamme FN modernisée.

Si la grande majorité des listes s'appelleront "Paris Bleu Marine" ou "Brest Bleu marine", et devraient faire figurer sur leurs affiches le logo du Rassemblement Bleu marine -- la "plateforme électorale" lancée par Marine Le Pen pour les législatives de 2012--, l'étiquette politique déclarée au ministère de l'Intérieur restera "Front national".

"On ne vote pas pour un parti"

A l'UMP, certains choisissent aussi de sacrifier l’amour du maillot à ce scrutin local.

Christian Estrosi le 17 novembre 2013 à Nice [Valery Hache / AFP/Archives]
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Christian Estrosi le 17 novembre 2013 à Nice
 

"On vote pour un maire, pas pour un parti. Il ne faut pas se laisser instrumentaliser par un parti politique", affirme Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice et candidat. "Ma liste s’appelle +Nice ensemble+. Je vais mettre en bas de mes affiches les sigles des différents partis qui me soutiennent. Mais c’est la liste Estrosi, pas la liste UMP", lance-t-il.

Avec leurs listes "Marseille en avant" et "Bordeaux, un temps d’avance", les barons de l’UMP et maires sortants Jean-Claude Gaudin et Alain Juppé affichent aussi une couleur très locale. "Tout le monde sait à quelle famille ils appartiennent", explique le président de l'UMP, Jean-François Copé.

A Paris les maires sortants des arrondissements UMP ont choisi de ne pas apparaître avec NKM sur leurs affiches, selon un membre de la fédération parisienne du parti.

A Aurillac (Cantal), il faut lire la presse pour savoir que Jean-Antoine Moins est investi par l'UMP. S’il propose sur son site internet de "mettre fin à 30 ans de socialisme", le candidat affirme avoir composé "une liste ouverte, avec des gens de droite et de gauche". Il a choisi de ne pas afficher "l'arbre de la liberté", symbole de l'UMP.

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