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Régionales 2015 : Huchon et Pécresse sur le sentier de la campagne

Valérie Pécresse le 4 février 2014 à Viry-Chatillon. A gauche: le maire de Draveil Georges Tron [Pierre Andrieu / AFP/Archives] Valérie Pécresse le 4 février 2014 à Viry-Chatillon. A gauche: le maire de Draveil Georges Tron [Pierre Andrieu / AFP/Archives]

Jean-Paul Huchon, président socialiste de l'Ile-de-France, se garde encore d'annoncer officiellement sa candidature à propre succession en 2015, mais il a dans les faits entamé sa campagne pour ne pas laisser son adversaire UMP Valérie Pécresse prendre trop d'avance.

La chef du groupe d'opposition a lancé sa "longue marche" de reconquête de la région dès septembre, ayant obtenu le soutien de tous les ténors de l'UMP francilienne et surtout le retrait de Roger Karoutchi, son meilleur ennemi.

Depuis, l'ancienne ministre du Budget a adopté une attitude résolument offensive, "agressive", dit-on chez M. Huchon.

"Je pense que M. Huchon sera le candidat de la gauche mais il sera comptable de son bilan" de trois mandats, a déclaré Mme Pécresse, qui pendant plusieurs mois avait plutôt espéré qu'on "lui envoie un ministre" vu l'impopularité croissante du gouvernement.

Jean-Paul Huchon le 12 décembre 2012 au siège de la région à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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Jean-Paul Huchon le 12 décembre 2012 au siège de la région à Paris
 

C'est donc sur ce futur bilan que la députée des Yvelines concentre ses attaques, secondée en cela des quelques bretteurs de son groupe comme Geoffroy Didier (Droite Forte). Transports, lycées, apprentissage, subventions aux associations ou aux étrangers malades, occupation des logements de fonction: tout passe au tamis de la critique et ressort estampillé "gabegie" ou "opacité".

- 60 déplacements en 5 semaines -

 

Et comme le chemin des régionales passe d'abord par les municipales, Mme Pécresse a été vue tractant avec Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à Paris, et dans de nombreuses villes, gagnables ou non.

"60 déplacements en 5 semaines, qui dit mieux ?", a lancé Mme Pécresse, qui reste attachée aux Yvelines mais a aussi "beaucoup fait de villes dans l'Essonne et en Seine-Saint-Denis", fidèle à l'adage "ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières".

Au PS, qui préside aux destinées de la première région de France depuis 1998, la question du candidat sera tranchée en septembre. Autrement dit après les municipales et les européennes.

De nombreux noms de ministres avaient circulé: Manuel Valls (Intérieur) qui a été premier vice-président de M. Huchon dans sa jeunesse mais qui vise plus haut, François Lamy (Ville) qui se dit "intéressé" mais soutiendra M. Huchon s'il se représente, Benoît Hamon (Économie sociale et solidaire), déjà conseiller régional mais pour qui la Région se serait "un peu plus éloignée dans sa tête", selon un proche.

"Tout le monde attend les échéances de mars et mai, après chacun se repositionnera, on ne sait tellement pas où on sera...", a admis Guillaume Balas, président du groupe PS à la région, "...à part Jean-Paul (Huchon) qui est dans la dynamique".

M. Huchon s'est mis à labourer le terrain, en assistant aux vœux de toutes les fédérations PS franciliennes et participe à des réunions organisées depuis novembre par Carlos da Silva, secrétaire national à la mobilisation du PS, dans les départements.

Preuve que la campagne a bien démarré, des militants UMP y sont venus relayer les critiques de Mme Pécresse au mot près.

M. Huchon, qui "continue à aimer ce qu'il fait", travaille aussi à faire entendre sa communauté de vision avec le chef de l’État, qu'il a rencontré le 29 janvier, tant sur les fédéralisme régional (avec une tribune dans un quotidien économique) que sur la sociale-démocratie.

Mais certains dans son camp butent sur un éventuel 4e mandat qui s'apparente à du "cumul", et plaident pour un "souffle nouveau".

Dans son entourage, on défend à l'inverse un "magistère de la sagesse" qui sera utile alors que la naissance de la Métropole du Grand Paris, le 1er janvier 2016 sur le cœur d'agglomération, risque d'affaiblir l'entité régionale. Surtout avec le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, intéressé par "l'aventure" de ce "big bang institutionnel".

"Huchon a un bilan et une vision", a souligné M. Da Silva, pour qui "une vision renouvelée peut être portée par le même homme car la Région c'est une équipe".

 

 

 

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