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Anne Hidalgo : "Le logement est ma priorité"

Anne Hidalgo dans son QG de campagne, le 21 janvier 2014.[Laurent Chamussy / SIPA PRESS POUR DIRECT MATIN]

En course pour la mairie de Paris, Anne Hidalgo a fait de la création de logements l’axe majeur de sa campagne. La socialiste entend en créer 10 000 de plus chaque année dans une ville qui a gagné près de 120 000 habitants depuis 2001. Pour l’actuelle première adjointe, ces nouveaux appartements pourraient être notamment construits dans les arrondissements extérieurs et dans des immeubles de grande hauteur.

 

Vous souhaitez créer 10 000 logements par an à Paris ? Comment comptez-vous vous y prendre ?

D’abord, il est encore possible de construire dans un certain nombre d'arrondissements, comme à Bercy-Charenton (12e), Clichy-Batignolles (17e) ou près de la Porte Dauphine (16e), le long du Bois de Boulogne. J'envisage aussi de transformer 200.000 m² de bureaux en logements et d'acquérir des appartements dans le centre et l’ouest parisien afin de favoriser la mixité sociale. Je compte aussi mobiliser le parc privé, qui compte 140.000 à 200.000 logements vacants. Le logement est ma priorité des priorités. 

 

Sur des espaces nouveaux comme l’avenue Foch, par exemple ?

Le projet de l’avenue Foch va bien au-delà de l’avenue Foch. Au départ, cette avenue avait été conçue comme un prolongement du bois de Boulogne et je veux créer une nouvelle coulée verte qui le ferait entrer jusqu'à la place de l'Etoile. A la Porte Dauphine, on peut créer un espace pour les jeunes entreprises, les start-ups et le monde universitaire. Entre la Porte Dauphine et la Porte d’Auteuil, nous pourrions construire des milliers de logements sociaux ainsi que pour les classes moyennes et les jeunes actifs, avec des équipements publics.

 

Faut-il également construire plus d’immeubles de grande hauteur ?

Nous n’écartons pas l’idée de bâtir des immeubles de grande hauteur, de plus de 50 mètres, à condition qu’ils soient mixtes, c’est-à-dire composés de logements et de bureaux afin de partager les charges locatives. En revanche, les grands immeubles dédiés uniquement au logement n’ont pas un modèle économique assez intéressant.

 

Comment rendre l’attribution des logements sociaux plus transparente et éviter ainsi des abus de la part d’élus ?

Je veux aller plus loin dans la transparence générale en permettant à chaque Parisien de pouvoir suivre sur Internet sa demande de logement social jusqu’à ce qu’elle passe en commission. J’aimerais également mettre en place un système de scoring, c’est-à-dire coter chaque appartement et chaque demande. Cela est déjà le cas à Rennes et à Nantes.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger à son arrivée le 21 janvier 2014 à l'Elysée pour les voeux de François Hollande aux acteurs économiques [Kenzo Tribouillard / AFP]

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"J’aimerais également mettre en place un système de scoring, c’est-à-dire coter chaque appartement et chaque demande"
 

Comment comptez-vous faire baisser les loyers dans le privé ?

Je compte m’attaquer aux baux saisonniers, car les appartements loués aux touristes font monter les prix et empêchent certains de se loger dans Paris. Il faut offrir de solides garanties (paiement du loyer, restitution du bien en bon état...) aux propriétaires pour les inciter à louer à des prix accessibles aux classes moyennes et aux jeunes actifs : ce sera notamment le rôle de l'agence Multiloc que je veux créer.

 

Voulez-vous aussi taxer les résidences secondaires ?

C’est une piste proposée par le Parti communiste à laquelle je suis favorable, car les propriétaires de résidences secondaires parisiennes ne vivent pas à Paris mais bénéficient de tous les services. Ces taxes pourraient être au service de ceux qui vivent dans la capitale toute l’année.

 

Mardi sur France Bleu 107.1, Bertrand Delanoë a eu un regret : la résorption de l’habitat insalubre...

Son regret, c’est que ça a duré aussi longtemps. Dans l’ensemble, c’est une grande réussite de sa mandature puisque plus 1 000 immeubles ont été réhabilités depuis 2001. Nous avons également mis en place un observatoire de l’insalubrité très actif pour agir.

 

Vos adversaires jugent que Paris est une ville morte la nuit. Comment la rendre plus vivante ?

Dans mon projet, je propose qu’un adjoint chargé de la nuit se consacre à travailler avec les gérants d’établissements nocturnes, les riverains et la police, pour allier fête, respect, sécurité et déplacements. Je souhaite aussi que dans les six prochaines années du mandat, le métro fonctionne 24h/24 le week-end et à terme en semaine. Nous pouvons aller très vite en ce qui concerne les lignes automatisées comme la 1, la 14, et comme je le souhaite, la 4.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger à son arrivée le 21 janvier 2014 à l'Elysée pour les voeux de François Hollande aux acteurs économiques [Kenzo Tribouillard / AFP]

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"Mon adversaire confond le «train de vie de la Mairie» avec les frais de fonctionnement"
 

Peut-on aller plus loin dans la lutte contre la pollution ?

Nous avons déjà développé les circulations douces et écologiques comme Vélib' et Autolib', la piétonisation de certains espaces, les zones 30, baissé la vitesse sur le périphérique... Il faut continuer pour faire entrer notre ville dans le XXIe siècle. Je veux, entre autres, boucler la boucle du tramway, développer l’autopartage et les bornes de recharge électriques, ainsi que le covoiturage pour les entreprises. Nos efforts pour diminuer la circulation ont été salués par Airparif mais freinés par la diésélisation du parc automobile, sous l'action notamment de Mme Kosciusko-Morizet quand elle était ministre de Nicolas Sarkozy.

 

Nathalie Kosciusko-Morizet propose d’économiser un milliard d’euros sur le «train de vie de la Ville»…

Mon adversaire confond le «train de vie de la Mairie» avec les frais de fonctionnement, pour payer les agents municipaux, les crèches, les écoles... De mon côté, je pense qu’on peut encore réduire les échelons hiérarchiques, réajuster les salaires de certains hauts fonctionnaires, ou faire des économies d’énergie grâce aux innovations technologiques. Sans augmenter les impôts des Parisiens, comme je m'y suis engagée.

 

Comment expliquez-vous les dissidences à droite ?

La droite parisienne est égale à elle-même. Ils changent les têtes mais les méthodes restent les mêmes. Je pense que quand on veut être maire, il faut commencer par rassembler. Et ça commence par rassembler les siens.

 

Cette confusion à droite peut-elle profiter au FN ? A l’abstention ?

Des citoyens pourraient être tentés de mettre tous les politiques dans le même sac et de s’abstenir ou de voter pour l’extrême droite. Pour l’éviter, il faut donner l’envie de voter. C’est pour ça que je fais beaucoup de terrain et de porte-à-porte. Le discours que je tiens, le projet que je porte, est concentré sur leur quotidien et le devenir de leur ville.

 

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