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Une commission d'enquête sur les coûts du nucléaire

L'Assemblée Nationale le 11 décembre 2013 [Patrick Kovarik / AFP] L'Assemblée Nationale le 11 décembre 2013 [Patrick Kovarik / AFP]

L'Assemblée nationale a voté mercredi la création d'une commission d'enquête sur les coûts de la filière nucléaire, proposée par le groupe écologiste pour préparer les débats en 2014 sur la loi sur la transition énergétique.

Dans l'hémicycle, aucun député n'a voté contre la création de cette commission d'enquête "relative aux coûts de la filière nucléaire, à la durée d’exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l’électricité nucléaire".

UMP et UDI, réticents, avaient annoncé qu'ils ne prendraient pas part au vote ou ne soutiendraient pas la proposition de résolution.

Chaque groupe politique d'opposition ou minoritaire de l'Assemblée a droit d'obtenir chaque année la création d'une commission d'enquête, qui ne peut être refusée qu'à la majorité des trois cinquièmes des députés.

Pour les écologistes, Denis Baupin a expliqué vouloir par cette commission "éclairer sur les enjeux de cette loi" à venir sur la transition énergétique, alors que les nombreux rapports existant déjà sur cette question des coûts comportent des "incertitudes", sur le coût des accidents nucléaires, du démantèlement des installations ou de la gestion des déchets.

"Le mythe d'un nucléaire bon marché est fissuré" et il faut faire "la vérité des prix, la transparence", a lancé le député de Paris.

Pour l'UMP, Bernard Accoyer a dit craindre "un rapport à charge" qui s'en prendrait à un "fleuron" national. L'ancien président de l'Assemblée nationale a raillé: "Si nous ne voulons pas du nucléaire et du gaz de schiste, nous aurons le pétrole et le charbon".

Il a aussi dénoncé un "double langage" des socialistes, d'un côté favorables au développement du nucléaire comme la semaine dernière lors du voyage du Premier ministre en Chine, de l'autre côté "ligotés par leur alliance privilégiée" avec les écologistes.

Son groupe, qui n'a pas pris part au vote, sera néanmoins attentif aux conclusions de la commission sur les conséquences d'une fermeture de la centrale de Fessenheim, promise par François Hollande, un point d'étude qui a été ajouté à ses travaux. M. Accoyer avait lui-même porté récemment une demande de commission d'enquête sur la possible fermeture de Fessenheim.

L'UDI Franck Reynier a pour sa part botté en touche, jugeant qu'"un sujet aussi déterminant mérite bien mieux qu'un débat stérile" entre pro et anti-nucléaire. "L'évaluation des coûts est essentielle" mais "il faudrait l'étendre aux différentes sources d'énergie", a-t-il plaidé, déplorant "une occasion manquée".

Pour le groupe socialiste, Patrice Prat s'est dit favorable à une telle commission d'enquête, tout en appelant à ne pas "l'instrumentaliser". Le parc nucléaire français contribue à la "compétitivité de notre pays", a-t-il rappelé.

Le chef de file des députés du Front de gauche, André Chassaigne, a dit ne pas être dupe des visées des écologistes, voulant selon lui montrer "que le coût de production du nucléaire ne sera plus aussi compétitif par rapport aux énergies renouvelables". Mais "il est indispensable de faire la transparence", d'après lui.

Les radicaux de gauche ont aussi soutenu cette "occasion de dépassionner le débat".

La commission sera composée de trente membres au plus et aura six mois pour boucler ses travaux.

 

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